Le 23 mars dernier lors d’une réunion extraordinaire du Conseil de la ville de Settat, la salle de la municipalité qui abritait cette réunion s’est rapidement transformée en ring de boxe quand deux conseillers, dont l’un est le premier vice-président du Conseil, en sont violemment venus aux mains.
Selon le quotidien Al Akhbar du mercredi 27 avril, même les fonctionnaires relevant des autorités locales de tutelle qui ont tenté de calmer les pugilistes ont été eux aussi malmenés et insultés, sans parler des dégâts matériels importants suite au délabrement de plusieurs biens de la municipalité.
L’adrénaline serait montée entre le premier vice-président du Conseil de la ville de Settat (RNI) et un conseiller de l’opposition (Parti libéral), au moment de l’adoption de la liste des associations qui devaient constituer localement l’Instance de l'équité, de l'égalité des chances et de l'approche genre. Ce serait donc un désaccord sur le choix desdites associations qui a entraîné une prise de bec entre les deux conseillers, avant que le conseiller de l’opposition n’agresse son collègue en lui balançant un micro, avant d’en venir aux mains.
Les deux protagonistes ont immédiatement porté plainte chacun de son côté auprès de la police judiciaire. L’un présentera un certificat médical attestant une invalidité de 30 jours, contre 23 jours pour l’autre.
Lundi dernier, les deux conseillers ont été présentés au procureur du Roi près le tribunal de première instance de Settat, auquel la police judiciaire a remis le procès-verbal de son enquête préliminaire. Le parquet général a ainsi décidé que les deux conseillers seront poursuivis en état de liberté, pour violences, dégradation de biens publics et atteinte à l’honneur de fonctionnaires de l’Etat dans l’exercice de leurs fonctions. En attendant l’ouverture de leur procès, prévu le 6 juin prochain, ils ont été astreints au paiement d’une caution (5000 et 2000 dirhams).
Ce scandale a eu un très grand écho sur les réseaux sociaux et est même arrivé sur le bureau du ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit. Ce dernier a d’ailleurs ordonné, selon Al Akhbar, au gouverneur de la province de Settat, Ibrahim Abou Zaid, d’engager une procédure juridique de mise à l’écart à l’égard du conseiller qui a causé tout ce désordre.