Le syndicat de l’enseignement supérieur (SNESUP) décide enfin de sortir de son silence. Pour lui, cette affaire de sexe contre bonnes notes a été prise comme excuse pour dénigrer l’enseignant universitaire et donc l’Université marocaine et, par delà, l’enseignement public. Dans un communiqué du syndicat relayé par le quotidien Al Massae dans son édition du jeudi 23 décembre, ce dernier souligne que les enseignants universitaires sont, depuis quelques jours, la cible d’une campagne de dénigrement à l’échelle nationale.
Pour le syndicat, cette affaire relève du droit commun. C’est à la loi de trancher et au tribunal de sanctionner les fautifs de la manière la plus ferme, tout en préservant les droits des victimes. Or, souligne-t-il, cette affaire a été largement amplifiée par l’opinion publique. Pourtant, les faits incriminés, poursuit la même source, sont courants dans notre société, dans nos administrations et dans nos entreprises.
Le harcèlement sexuel fait partie de notre quotidien en tant que Marocains, insiste le syndicat. Il n’y a donc aucune raison pour que tout le corps enseignant soit stigmatisé pour des faits imputables à quelques personnes. Au lieu de cela, ajoute Al Massae en citant le même document, il aurait été plus judicieux d’instaurer dans la société des règles de conduite qui préservent les droits des femmes et font primer les principes de justice sociale et d’égalité entre les deux sexes.
Tout en rejetant ce genre de pratiques qu’il considère comme très marginales dans le milieu universitaire, le syndicat déplore le lynchage en règle dont sont victimes les enseignants-chercheurs. Le syndicat n’hésite pas à parler de complot contre l’Université. Pourquoi en serait-il autrement, laisse entendre le SNESUP, lorsque cela arrive au moment même où le syndicat et le ministère de l’enseignement supérieur viennent tout juste de parapher une série d’accords. Entre autres projets sur lesquels les deux parties sont arrivées à un terrain d’entente: l’élaboration d’un nouveau statut professionnel des enseignants universitaires.
Ce projet de nouveau statut a d’ailleurs été validé au début de l'année par les instances décisionnelles du syndicat, rappelle ce dernier. Partant de là, le syndicat se dit dans l’obligation de défendre les enseignants, leur niveau, la qualité de leur enseignement et leur application. Le SNESUP se dit également fier du dévouement dont les enseignants-chercheurs font montre dans leur travail. Et cela depuis des dizaines d’années. Ce qui a permis à l’Université marocaine de former des sommités.