Un important coup de filet a été opéré dans les réseaux d’arnaque sexuelle visant, particulièrement, des ressortissants italiens. Au moins 23 Marocains ont ainsi été arrêtés pour «sextorsion», à l’issue d’une enquête conjointe menée par les services de la police italienne et la Gendarmerie marocaine, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 26 mars.
Les faits remontent à plusieurs mois. Et le modus operandi de ce gang d’arnaqueurs 2.0 est, somme toute, un classique. Les plaignants disent ainsi avoir rencontré des jeunes filles sur internet. Leur relation, banale au début, a peu à peu pris une tournure érotique. Chacune des deux parties a entrepris, en effet, de demander à l’autre de se dénuder devant la caméra, avant de passer à des scènes explicites.
Les choses n'ont pas tardé à tourner au cauchemard, pour ceux qui ne se doutaient pas qu'ils avaient affaire à des maîtres-chanteurs et se sont retouvés obligées de remettre d’importantes sommes d’argent à leur «ami(e)s» pour éviter que les vidéos compromettantes ne soient mises en ligne sur les réseaux sociaux.
Al Ahdath Al Maghribia rapporte que les médias italiens ont, à maintes reprises, dénoncé ces cas de chantage. Certaines enquêtes publiées dans la presse italienne ont ainsi révélé l’existences de plusieurs victimes que les journalistes ont rencontrées et qui avaient été piégées par des arnaqueurs marocains, originaires de la région de Oued Zem, qui leur ont fait vivre les pires moments de leur vie. Cette petite ville a d’ailleurs, précise le journal, été présentée par la presse européenne comme une plaque tournante de ce genre d’activités criminelles visant, notamment, les ressortissants européens et du Golfe.
Al Ahdath Al Maghribia rappelle, à ce propos, les cas des 1.700 citoyen(ne)s saoudien(ne)s victimes, en 2017, de ces arnaques sexuelles. Leurs arnaqueurs étaient originaires, justement, des deux villes de Khouribga et Oued Zem. Le quotidien rappelle, de même, que huit victimes avaient failli se suicider, pour échapper au calvaire que leur faisaient vivre leurs maîtres-chanteurs. Elles n’ont finalement eu la vie sauve que grâce à l’intervention de leur représentation diplomatique au Maroc et de la Direction marocaine de lutte contre les crimes informatiques. Le journal, citant l’ambassade d’Arabie saoudite, a fait état, en outre, de quelque 420 plaintes déposées auprès des autorités de ce pays, plaintes dont certaines ont été traitées de la manière la plus confidentielle, à la demande des victimes.