Ils choisissaient leurs proies dans les pays du Golfe et triaient leurs victimes sur le volet: artistes, sportifs, médecins… Il s’agissait en effet, pour eux, de harponner des personnalités soucieuses de leur réputation. Le mode opératoire, pour le moins machiavélique, de ces maîtres-chanteurs: se faire passer pour des filles aguicheuses s’évertuant à pousser leurs victimes à s’adonner avec «elles» à des séances de sexe virtuel. Des victimes qui ne se doutaient pas qu’on les filmait dans des situations compromettantes pour ensuite les faire chanter.
Assabah, qui se fait l’écho de cette affaire sordide dans son édition de ce jeudi 21 mai, rapporte que le procureur du roi près le tribunal de première instance de Oued Zem a ordonné l’arrestation des deux maîtres-chanteurs. Agés respectivement de 23 et 25 ans, les prévenus ont reconnu les faits qui leur sont reprochés et avoué avoir utilisé des moyens technologiques pour faire chanter et escroquer leurs victimes.
Selon la publication arabophone, la police a saisi, chez le premier mis en cause, d’importantes sommes d’argent, des smartphones et une voiture achetée grâce à l’argent soutiré à ses victimes. Quant au second, il s’est vu confisquer un ordinateur qu’il utilisait pour harponner des hommes désireux de faire connaissance avec des filles sur le net. Les deux escrocs ont réussi à piéger pas moins de 74 personnes.
Une expertise été effectuée sur le matériel saisi par le Laboratoire régional d’analyse des traces numériques, sur ordre du parquet général. Expertise qui a permis de confronter les preuves recueilles avec les aveux des prévenus. Ces derniers ont ainsi déclaré avoir utilisé des noms de filles pour attirer des ressortissants de pays du Golfe et les convaincre, par la ruse, à participer à des tchats hot. Ils s’appliquaient ensuite à enregistrer vidéos et images pour ensuite demander à leurs proie une coquette rançon destinée à sauver leur réputation. A défaut, les images et vidéos compromettantes seraient publiées sur YouTube. Mais les victimes, acculées à d’incessants transferts d’argent, ont fini par alerter les ambassades du Maroc, lesquelles ont saisi la justice marocaine.
Le procès des deux lascars devrait débuter ces prochains jours au tribunal de première instance d’Oued Zem. Au vu des charges et preuves retenues contre eux, ces jeunes maîtres-chanteurs, dans la fleur de l’âge, risquent gros. Quel gâchis!