La police judiciaire de Sidi Yahya El Gharb a déféré devant le procureur général du roi près la Cour d’appel de Kénitra 4 sœurs, leur frère et la fille de l’une d’elles, pour homicide volontaire avec préméditation. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mercredi 10 février, que les suspects ont tué, il y a un an et demi, leur neveu dont ils ont découpé le corps avant de le jeter dans une décharge publique. Il a fallu aux enquêteurs beaucoup de patience, l’apport précieux de la BNPJ et celui de la police scientifique pour résoudre ce crime aussi terrible que mystérieux.
Il s’avère que cet assassinat découle d’un règlement de comptes pour des raisons liées au trafic de drogue et de psychotropes. L’enquête révèle d’ailleurs que cette famille est connue, depuis des années, pour tremper dans le trafic de stupéfiants, la prostitution et le proxénétisme. La victime, surnommée «Jamaghi» et âgée de 36 ans, aurait été assassinée par les quatre baronnes de la drogue, suite à un différend autour de l’argent engrangé par ce trafic illicite. Selon les éléments de l'enquête, la principale accusée se trouve, depuis un mois, dans la prison d’Al Arjat de Salé pour une affaire de corruption.
Le quotidien Assabah rapporte qu’elle a fait une dépression nerveuse il y a 18 mois, c’est-à-dire au moment de l’assassinat de son neveu. L’enquête montre qu’elle avait été l’instigatrice de cet assassinat auquel elle a fait participer ses trois sœurs, son frère et sa nièce. Ce qui est encore plus cynique, c’est que les accusés avaient organisé des sit-in de protestation pour demander aux services de police de retrouver les assassins de leur neveu et de le présenter devant la justice. Mais les fins limiers de la police n’ont jamais interrompu leurs investigations et ont pu, avec l’aide de la BNPJ de Casablanca, résoudre le mystère de ce crime.
L’affaire a connu un véritable rebondissement quand la BNPJ a arrêté le chef de la police judiciaire et ses collaborateurs, après avoir découvert qu’ils couvraient les activités illicites de la principale accusée moyennant des pots de vin. Trois semaines après ces interpellations, les enquêteurs ont pu reconstituer le puzzle et rassembler les preuves de l’implication des quatre sœurs et de leur frère dans l’assassinat de leur neveu. Les six accusés ont été déférés devant le parquet général qui, après les avoir auditionnés, les a présentés devant le juge d’instruction qui les a placés en détention préventive dans la prison locale El Aouad.