Soirées ramadanesques: drogues, spectacles et sexe

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Revue de presseKiosque360. Une fois la prière dans les mosquées terminée durant le Ramadan, prend place une autre forme de pratiques liées à ce mois. Le théâtre de ces évènements est parfois un cabaret, tantôt une boite de nuit. Parfois même, de simples restaurants transformés en espace de dance...

Le 03/07/2015 à 23h41

La consommation de drogues augmente 3 fois au cours du mois de Ramadan. C’est le constat dressé par Assabah, dans son édition de ce week-end (4-5 juillet). Cette hausse compense la baisse de consommation d’alcool qui caractérise ce mois. Ainsi, «Al maâjoune» et autres produits dérivés du cannabis prennent le relai.

Selon le quotidien arabophone, des pilules et parfois même des herbes connues pour leurs effets euphoriques sont consommées en remplacement de boissons alcoolisées. Le commerce de pilules, lui, connait une hausse exponentielle durant le mois sacré, rapporte Assabah. La demande étant à son plus haut niveau, les dealers en profitent pour doubler les prix de leurs marchandises. Ainsi la «plaque de chira» atteint 2500 DH au lieu de 1500. Pour sa part, le gramme passe à 30 DH, contre 20 le reste de l’année. De son côté, le prix d’un gramme de cocaïne culmine à 500 DH au lieu de 250.

Pour ceux qui n’en consomment pas. D’autres alternatives se présentent. Ainsi, le narguilé est largement consommé immédiatement après la fin de la prière. Les cafés offrant cette «distraction» sont connus et les réservations se font parfois même avant la rupture du jeûne. Selon le patron d’un café, cité par le quotidien, «plus de 50% de la clientèle arrive au café directement de la mosquée». Cette hypocrisie sociale atteint son comble lorsque ces rencontres se font dans des endroits où la prostitution bat son plein. `

Ramadan est également le mois des soirées spectacles. Aïn diab est particulièrement connu, dans la capitale économique du pays, pour être le fief de cette industrie. «Hajib, Setati, Daoudi et Senhaji, sont actifs durant Ramadan», souligne Assabah.

Les soirées à Tanger ressemblent, elles, plus à celles des capitales européennes. Et les circulaires et notes des autorités tangéroises aux propriétaires des bars, boites de nuit, cafés et restaurants, les incitant à respecter ce mois, n’ont apparemment aucun effet. Pire. Ces endroits se transforment subitement en lieux où les deals entre touristes, issus de pays du Golfe, et prostituées sont conclus. Entremetteuses, homosexuels et clients locaux et étrangers se retrouvent le temps d’une soirée.

A Meknès, le jeu, la drogue et le sexe vont de pair, souligne Assabah. Tandis qu’à Marrakech, les cabarets gardent leurs habitudes. Ils sont, toutefois, transformés en cabarets «Halal», où sous les lumières tamisées, «on entrevoit les corps dansant de jeunes filles, à moitié habillées», venues assouvir la soif que la rupture du jeûne n’a pas pu calmer.

Par Abdelhafid Lagzouli
Le 03/07/2015 à 23h41