C’est la quasi-uninamité des Marocains qui applaudit le caractère salutaire des mesures sanitaires adoptées par le Maroc face à la pandémie du coronavirus. Citant son alter-ego francophone, L’Economiste, qui a mené une enquête sur le sujet en collaboration avec le cabinet de sondage Sunergia, le quotidien Assabah ne manque pas de souligner, dans son édition du mercredi 15 avril, l'unanimité que fait la politique marocaine de gestion de l'épidémie. A la question de savoir si les mesures prises par le pays ont été adoptées à temps, 88% des personnes sondées à travers le Maroc répondent par l'affirmative. Elles étaient 1.288 personnes à s’exprimer dans ce sondage 100% web (sur un total de 200.000 utilisateurs des réseaux sociaux résidant au Maroc et auxquels un questionnaire a été envoyé). A une exception près, celle de Tafilalet, l’approbation des choix stratégiques du Maroc est très forte, et ce quels que soient la région, le genre ou l’âge. Pour ce qui est du confinement, ce sont les couples qui l'apprécient le plus. Comptez 76% pour les hommes et 77% pour les femmes. Le reste de la population affirme mal vivre cette période. Il en va globalement de même pour les hommes et femmes mariés avec enfants, même si le besoin de tranquillité pour télé-travailler et les angoisses liées à l’avenir et la sécurité financière posent problème. L’enquête révèle que les gens mariés ont de meilleurs relations avec leurs conjoints et proches (28%). Qu'elles aient des enfants (de moins de 18 ans) ou pas à la maison, les familles disent, pour 79% d’entre elles, que cette période est «plutôt satisfaisante» voire «franchement satisfaisante». Quant aux célibataires, 15% d'entre eux «trouvent que la vie avec leur proche est devenue plus difficile», indique le quotidien. Globalement, un Marocain sur cinq trouve que le virus lui a permis d’être plus en harmonie avec ses proches, contre un sur dix qui affirme le contraire. Les autres ne notent pas un grand changement. Les Marocains font donc bloc, sauf sur les éventuels impacts du coronavirus sur la société. Les différences de perception entre classes et revenus sont accentuées. Les personnes ayant un petit revenu, soit moins de 2.000 dirhams mensuellement, sont à 70% inquiètes pour leur avenir. Et seuls 25% de ceux qui gagnent plus de 12.000 dirhams expriment cette angoisse. C’est certainement sur cet écart que le plus de travail reste à faire.
Par Khalil Ibrahimi
Le 14/04/2020 à 19h08