Les augmentations successives des prix à la pompe ont fini par chauffer l’atmosphère entre des chefs d’entreprises et des professionnels du secteur du transport du personnel. Ces derniers menacent de suspendre leur activité mettant, par la même occasion, celle des premiers en péril. Cela vient de se passer à Tanger, écrit le quotidien Al Akhbar dans son édition du jeudi 30 juin. En clair, les transporteurs ont exigé une augmentation des tarifs du transport du personnel de la ville vers les unités de production installées dans les différentes zones industrielles dans la région.
Pour contraindre les sociétés à les suivre, les transporteurs ont décidé de cesser leurs prestations pour les sociétés qui refuseront cette augmentation. Ils ne se sont pas arrêtés à ce stade, ils ont également fait signer un engagement à tous les gérants des sociétés de transport de personnel de la région pour qu’aucun d’eux ne traite à l’avenir avec une société qui refuse cette augmentation. P
our justifier leur initiative, les transporteurs soutiennent qu’avec les augmentations des prix du carburant, ils ne peuvent plus rentrer dans leurs frais. Non seulement cela, ils ont également décidé de marquer des arrêts de travail de temps en temps en raison des augmentations des prix du gasoil et des pièces de rechange, des huiles de moteurs, des pneus... Ils ne comptent pas s’arrêter là, puisqu’ils ont décidé d’augmenter le nombre de lignes entre les quatre arrondissements et les zones industrielles de la ville. Cela pour signifier clairement qu’il ne comptent plus travailler avec les mêmes tarifs et dans les mêmes conditions d’avant.
Bien sûr, cette tentative de tordre le bras aux investisseurs et chefs d’entreprises installés dans la région ne semble pas passer. Ces derniers ont opposé un niet catégorique aux revendications des transporteurs. Pour eux, l’État a décidé de verser une subvention publique aux transporteurs en général pour justement les aider faire face aux augmentations des prix du carburants et pour qu’ils puissent maintenir le même niveau de prestations au même tarif. Les transporteurs, eux, ne l’entendent pas de cette oreille, ils affirment mordicus que les aides que leur verse le gouvernement représentent à peine 15% de leurs charges en termes de carburant.
D’après le quotidien, le service du transport du personnel connaît des perturbations depuis plusieurs semaines. Les sociétés prestataires de ce service ont exigé de leurs clients, soit les investisseurs et les industriels de la région, d’honorer des factures que le quotidien qualifié d’exorbitantes ou même de «gonflées». Ainsi, selon leurs nouveaux tarifs, les transporteurs desservant la zone industrielle de Gzenaya ont désormais fixé leurs tarifs à 100 dirhams, les entreprises installées dans la zone de Aouama et Moghogha se voient exiger un tarif de 70 et 60 dirhams respectivement. Les investisseurs installés dans les zones industrielles de Tanger-Med, eux, doivent désormais débourser l’équivalent de 550 dirhams.