Un groupe parlementaire a soumis un rapport aux ministères concernés pour dénoncer la situation déplorable des cimetières de Tanger, en particulier le site historique de Sidi Bouarakia. Ce lieu sacré est aujourd’hui abandonné à son triste sort, une indifférence qui bafoue la dignité des défunts, rapporte Al Akhbar dans son édition des 4 et 5 octobre.
Considéré comme la plus ancienne nécropole musulmane de la ville, Sidi Bouarakia recèle les sépultures de savants, de résistants et de martyrs du soulèvement de mars 1952. Son usage funéraire a été suspendu en 1965.
Les élus constatent avec amertume que ce sanctuaire a été détourné de sa vocation sacrée. Il sert désormais de refuge pour les personnes précaires, de lieu de transit pour les migrants en situation irrégulière et de repaire pour les animaux errants. Cette fréquentation inappropriée a transformé le site en un foyer d’odeurs nauséabondes, causées par la décomposition des déjections et des restes de nourriture.
Face à ce constat catastrophique, les parlementaires exhortent le gouvernement à adopter des mesures d’urgence pour restaurer ce patrimoine funéraire et lui garantir une protection durable. Ils insistent sur le fait que cette négligence ne touche pas seulement Sidi Bouarakia, mais s’étend à d’autres cimetières de la ville qui sont pourtant essentiels à la conscience collective de Tanger, relaie Al Akhbar.
Les habitants dénoncent avec véhémence cet abandon. Malgré leurs multiples tentatives, les conseils communaux successifs sont restés sourds à leurs requêtes. Pourtant, leur demande est simple: garantir un dernier repos digne à leurs défunts. Ils réclament en priorité le revêtement des sols, l’aménagement des allées et un entretien régulier, le minimum requis par respect pour la mémoire des disparus.







