Tanger: le tribunal symbolique des femmes pointe du doigt "la féminisation de la pauvreté"

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La 17e édition du tribunal symbolique des femmes a pointé du doigt, samedi 17 mars à Tanger, "la féminisation de la pauvreté", et ce à travers des témoignages de femmes nécessiteuses ou soumises à des conditions de travail inhumaines.

Le 18/03/2018 à 19h29

Organisé par l'Union de l'action féminine (UAF), le tribunal symbolique des femmes se veut un mécanisme permettant de briser le mur du silence sur les différentes formes de violence à l'égard des femmes, dans la mesure où il a joué un rôle pédagogique et de sensibilisation important pour le renforcement des compétences en plaidoirie de l'Union, devenant ainsi un outil de pression et de mobilisation pour la défense des droits des femmes.

Intervenant à cette occasion, la secrétaire générale de la section de l'UAF à Tanger, Hakima Cherkani, a souligné que l'audience féminine symbolique constitue l'une des formes de plaidoirie pour montrer la souffrance de la femme marocaine, qui représente le socle de la famille, notant que "les femmes en général manquent de protection, font face à de multiples contraintes et sont privées de plusieurs droits dans leur travail".

Dans une déclaration à la MAP, Hakima Cherkaoui a affirmé que cette rencontre vise à "faire sortir les souffrances cachées des femmes à travers une audience qui met en lumière la situation de la femme, via des témoignages dévoilant la réalité des souffrances des femmes pour gagner leur vie", ajoutant qu'"en tant que citoyennes marocaines et militantes, nous veillons, à travers les audiences symboliques, à préserver les droits des femmes".

La femme marocaine détient aujourd'hui des droits, mais elle n'a pas encore bénéficié de tous ses droits économiques, dans la mesure où elle fait face à des contraintes plus que les hommes en matière d'accès au marché de l'emploi, a-t-elle dit.

Pour sa part, la secrétaire générale de la section de l'UAF à Tétouan, Halima Larbi, a souligné que "la pauvreté affecte de larges couches de la population dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, et dont l'effet est double sur les femmes", notant qu'à l'exception de Tanger, la majorité des villes de la région manquent d'usines et d'entreprises pour absorber le chômage des femmes, ce qui conduit plusieurs d'entre elles à s'adonner à la contrebande de marchandises, un métier dans lequel elles manquent de droits et de "dignité".

Et d'assurer que les statistiques ne reflètent pas la réalité de la pauvreté généralisée parmi les femmes en milieux rural et semi-rural, notant qu'au moment où "la société préfère la scolarisation des garçons à celle des filles, les femmes sont privées de leurs droits économiques et de leurs chances d'avoir une vie meilleure".

Emaillée de témoignages poignants d'une dizaine de femmes issues des différentes régions du Royaume et victimes de violation de leurs droits socio-économiques (licenciement arbitraire, harcèlement, problèmes d'héritage), cette audience a été clôturée par la présentation de verdicts symboliques.

Le 18/03/2018 à 19h29