Un véritable business morbide se développe dans les cimetières du royaume. Tous les moyens sont mis à contribution pour gruger des victimes. Les charlatans sévissent avec une célérité outrageuse. Pourvoyeurs, intermédiaires et consommateurs échangent impunément des produits macabres qui viennent du corps des morts ; ongles, cheveux, coeur, foie, membres amputés... Tout se paie au prix fort au détriment du repos des morts dans leur dernière demeure!
La tentative de détournement du cadavre d’un jeune homme, tout juste inhumé, dont a été le théâtre, mardi, le cimetière des Moujahidine à Tanger, remet sur le plat l’ampleur de ce commerce morbide fructifié dans une impunité criante.
Selon des sources concordantes, les enquêteurs, arrivés sur les lieux suite à des plaintes récurrentes, incriminant le charlatan, un réciteur de Coran aux mœurs morbides, indiquaient sa présence, en compagnie d’une femme qui profanait une tombe.
Une manœuvre sordide qui a été déjouée grâce à la vigilance de témoins, le rapace et son acolyte ont été pris la main dans le sac, alors qu’ils tentaient d’accomplir leur sale besogne, sur le point d’enterrer la photo d’une jeune fille dans la sépulture de l’homme déterré, plus précisément au creux de sa paume.
La complice du charlatan a pu prendre la fuite vers une destination inconnue mais reste activement recherchée par la police. Le mis en cause a été placé en détention provisoire en attente de jugement.