Crise de cimetières à Tanger. Des promoteurs immobiliers ont annexé une partie de celui de Charf-Moghogha. De ce fait, les habitants de cette zone risquent de ne plus trouver d’endroit pour enterrer leurs morts, commente le quotidien Al Akhbar qui rapporte l’information dans son numéro du lundi 18 octobre. Ces promoteurs immobiliers, profitant d’une procédure d’expropriation inachevée, ont ainsi pu mettre la main sur une parcelle de pas moins de 7 hectares, initialement destinée à l’agrandissement du ce cimetière.
C’est en 2005 que la commune de Tanger a émis un arrêté municipal en vertu duquel il a été lancé une procédure d’expropriation sur le lot du terrain immatriculé sous le numéro T4313, d’une superficie de 7 hectares. Cette procédure a été menée dans le but d’agrandir le cimetière Charf-Moghogha, explique le quotidien. Seulement, s’indigne Al Akhbar, un peu plus de quinze ans plus tard, le terrain en question s’est transformé en lotissement devant abriter un grand projet immobilier.
C’est d’ailleurs l’un des premiers dossiers sur lequel devrait plancher le nouveau président de l’arrondissement de Moghogha, souligne le quotidien. En effet, plusieurs conseillers de cet arrondissement ont décidé de soumettre ce dossier au président pour examiner les circonstances dans lesquelles ce lot de terrain a été cédé aux promoteurs privés et surtout qui y a autorisé les travaux. Cela sachant qu’il s’agit d’un terrain non constructible.
D’après le quotidien, les anciens membres de l’arrondissement ont déjà saisi, par le passé, le wali de la Région demandant l’arrêt de la procédure de cession de ce terrain par la commune. Il n’en a rien été, poursuit Al Akhbar, et les habitants des différents quartiers de cet arrondissement se demandent aujourd’hui où ils vont bien pouvoir enterrer leur morts une fois que le cimetières sera saturé, ce qui devrait arriver très prochainement, et donc fermé.
Le fait est qu’aujourd’hui, après avoir viabilisé le terrain, le promoteur immobilier a entrepris de construire une clôture séparant son projet du cimetière, mettant fin à tout espoir que la situation soit rattrapée par les nouveaux dirigeants de l’arrondissement de Moghogha. Le cimetière est donc définitivement condamné.
En réalité, souligne le quotidien, en revenant à ce fameux arrêté municipal de 2005, on a pu constater que la procédure d’expropriation n’a pas été menée à bout et de manière correcte. Seulement une partie de ce terrain a été entièrement appropriée par la commune alors que la procédure d’expropriation de l’autre partie a été arrêtée au milieu en raison des oppositions de certains particuliers. Une brèche légale qui a permis au promoteur en question d'acquérir cette dernière partie et de monter son projet dessus.