Elles étaient exactement 204 personnes à avoir rejoint, à fin 2016, les rangs de Daech dans les zones de conflit en Irak et en Syrie, et ce depuis les deux présides occupés de Sebta et Melilla. Al Ahdath, qui rapporte l'information dans son édition de ce lundi 5 juin, cite un récent rapport des services secrets du voisin du Nord et, plus spécifiquement, de leur branche chargée de traquer les mouvances jihadistes.
Selon ledit rapport, sur ce total de 204 individus qui ont rejoint l’armée de Baghdadi, 20% sont des Marocains naturalisés espagnols, 65% sont des Marocains résidant dans les présides occupés de manière illégale, alors que les 15% restants sont des ressortissants d’autres pays ayant choisi de rejoindre Daech depuis Sebta ou Melilla. Leur déplacement, écrit le journal, s’est d’ailleurs effectué, en général, depuis la ville de Malaga ou encore à partir de l’Aéroport Mohammed V, à Casablanca.
Le même rapport des services secrets espagnols rapporte que 45 jihadistes partis de Sebta et Melilla ont trouvé la mort au front, soit sous les balles des armées régulières irakienne et syrienne, soit sous les bombardements de la coalition antiterroriste. Cela dit, ajoute le journal, plusieurs de ces personnes sont mortes dans des opérations kamikazes.
Du reste, un autre danger plane sur l’Espagne et les pays du voisinage puisque 30 jihadistes sont retournés dans le pays ibérique. C’est sur le danger que représente cette catégorie de «revenants», écrit Al Ahdath, que n’a pas cessé d’attirer l’attention le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ), relevant de la DGST. Et c’est ce qui a poussé les services espagnols à avoir à l’œil cette catégorie de jihadistes qui ne semblent rien avoir de « gentils repentis ».
Cela dit, nuance Al Ahdath, le nombre des jihadistes espagnols ou partis d’Espagne pour rejoindre Daech reste très faible par rapport à d’autres pays de la région, comme la France, où au moins 1.700 individus, toutes nationalités confondues, ont rallié l’organisation terroriste.