Terrorisme: La vérité sur le Marocain arrêté par le FBI

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El Mehdi Semlali Fathi, a été arrêté, en début de semaine, par le FBI pour avoir planifié une attaque à la bombe contre des institutions américaines. Le360 a mené son enquête.

Le 18/04/2014 à 10h47

El Mehdi Semlali Fathi, le marocain de 27 ans arrêté lundi 7 avril à Bridgeport dans l'Etat américain du Connecticut, n'aurait pas les compétences requises pour élaborer des plans terroristes aussi compliqués qu'une attaque à la bombe en usant d'un drone, ont confié à Le360 des sources proches du dossier. De plus, les tendances mythomanes du marocain ont été révélées dans le rapport rédigé par l'agent fédéral infiltré qui avait suivi le cas Semlali. El Mehdi Semlali Fathi a été interpellé à son domicile à Bridgeport suite aux conversations qu'il a eues avec l'agent fédéral infiltré Anabela Sharp.

Selon des sources concordantes, le marocain aurait avoué avoir élaboré un plan terroriste ciblant une école et un bâtiment fédéral qu'il comptait attaquer à l'aide d'un petit avion radio-télécommandé transportant une bombe. Semlali avait déclaré dans une conversation en arabe enregistrée par le FBI qu'il avait passé des mois à travailler son plan et qu'il allait utiliser deux drones pour faire exploser une école et un bâtiment fédéral au Connecticut. Côté financement, il a affirmé qu'il compte sur des fonds provenant de trafic de drogue et de blanchiment d'argent.

Parjure et terrorisme

Cependant, Semlali n'est pas poursuivi, actuellement, pour des charges relatives à ses présumés plans terroristes qui font toujours l'objet d'une enquête. C'est pour un crime de parjure qu'il sera jugé pour le moment, selon Thomas Carson, porte-parole du procureur fédéral américain. Le Marocain, dont le visa d'étudiant avait expiré, faisait l'objet d'une décision de déportation dont il a pu obtenir la suspension en 2013 en demandant un statut de réfugié. Or, selon le rapport du FBI que Le360 a pu parcourir, Semlali aurait menti tout au long de la procédure des services de l'immigration, l'induisant ainsi en erreur. Il aurait déclaré que son père était gouverneur de la ville de Marrakech, qu'il était membre de Jamaât Ansar El mehdi et adepte de la thèse séparatiste. Ses opinions politiques et religieuses lui auraient valu d'être persécuté et harcelé par les services sécuritaires au Maroc, selon ses dires.

Des faux témoignages produits sous serment et sur la base desquels il a pu contourner la décision d'extradition et continuer à vivre aux Etats-Unis. Ce que Semlali ignorait probablement, c'est que ses mensonges sont considérés comme une atteinte au bon fonctionnement des institutions et la justice américaine et les services d'immigration, notamment, ne badinent pas avec ce genre de formalités. Le parjure est passible de 5 ans de prison. Si cela s'ajoute à des charges à caractère terroriste, Semlali sera dans de sales draps.

Par Fatima Moho
Le 18/04/2014 à 10h47