Le préside occupé de Sebta devient à nouveau, au même titre que la région de Barcelone, un foyer de recrutement de jihadistes. Selon le quotidien Akhbar Al Yaoum qui, dans son édition du kubdi 13 fécrier, cite un rapport du think tank espagnol Real instituto Elcano (RIE), ces deux régions concentrent une importante activité d’enrôlement de jihadistes espagnols d’origine marocaine qui sont ensuite envoyés au combat sur les fonts syrien et libyen.
Le centre de recherches espagnol, fondé en 2001 et de tendance centre-gauche, affirme que les recruteurs de Daech sont très actifs dans le préside occupé de Sebta et ciblent particulièrement les adolescents et les jeunes de la deuxième génération, nés et ayant grandi dans la ville. Quant au mode de recrutement, il se fait via Internet (online) ou directement dans les lieux publics (offline). Et c’est ce dernier mode qui a commencé à prendre de l’importance ces derniers temps, affirme la même source. En parlant de lieux publics, le centre de recherches espagnol fait allusion aux «domiciles privés, lieux de culte, centres islamiques et établissements pénitentiaires».
Pour attirer de nouvelles recrues, l’organisation terroriste Daech compte sur ses adeptes et membres actifs qui sont chargés de recruter à leur tour parmi leurs proches et amis. Ses nouvelles cibles sont souvent des jeunes mariés avec enfants, dont le niveau scolaire ne dépasse guère le collège. L’écrasante majorité d’entre eux est sans emploi, étant donné que la ville connaît un taux élevé de chômage devenu structurel. Toutefois, les auteurs de ce rapport du RIE notent un fait nouveau: la quasi-totalité des nouvelles recrues de Daech à Sebta n’a aucun antécédent judiciaire. Quant à leurs connaissances en matière de religion, elles sont très sommaires.
Sur un autre registre, les chercheurs du RIE notent que la majorité des individus détenus entre 2013 et 2016 pour appartenance à Daech agit dans des groupements et non à titre individuel. Ainsi, certains d’entre eux s’activent dans des cellules terroristes, tandis que d’autres appartiennent à des groupes réduits qui n’ont pas encore la dimension d’une cellule. De même, le rapport du centre de recherche relève que six ou sept individus arrêtés pendant cette période, ayant déjà séjourné en Syrie, s’apprêtaient à s’y rendre ou avaient l’intention de le faire.
Par ailleurs, et selon un autre rapport du RIE publié l’année dernière, 41,1% des jihadistes arrêtés en Espagne sont des Marocains, alors que 45% sont de nationalité espagnole. Cependant, 39% de ces derniers sont d’origine marocaine, nés en majorité dans le nord du Maroc.