Le procureur du Roi près le Tribunal de première instance de Tétouan examine actuellement des faits incriminant des influenceurs, qui ont créé des pages sur Facebook à la seule fin de diffamer et de porter atteinte à la réputation de responsables politiques de cette ville, au nom d’une «liberté d’expression» dont ils se prévalent, indique Al Akhbar de ce mercredi 11 décembre.
Dans le même temps, ce même tribunal entame cette semaine le procès de deux influenceurs, accusés de rançonner des investisseurs et des promoteurs immobiliers, au prétexte qu’ils ne respectent pas les lois et règlements sur l’urbanisme et bénéficient de complicités de la part des autorités en charge du contrôle.
Or, des rapports et des inspections menées sur le terrain prouvent que ces opérateurs travaillent en toute légalité, et respectent la législation.
Cette affaire a été enclenchée après qu’un promoteur immobilier de Tétouan a déposé plainte pour diffamation à l’encontre des créateurs de ces contenus numériques, qui ont par la suite effacé les contenus incriminés, allant même jusqu’à les remplacer par des annonces publicitaires à propos de ces mêmes projets, qui étaient accusés de non-conformité envers la législation.
Les mis en cause, dont les faits de diffamation font actuellement l’objet d’une enquête, encourent des peines allant d’un à trois ans de prison ferme, et le versement d’amendes allant de 2.000 à 20.000 dirhams, précise Al Akhbar.
Ces deux affaires se sont ébruitées alors que des faits liés à un autre scandale, impliquant un autre «influenceur», était encore largement commenté par les internautes marocains. Elle concerne un individu qui sévissait sur YouTube, très connu sous le sobriquet «Ould El-Chinouia», Reda Al-Bouzidi de son vrai nom.
Lundi 9 décembre, la Chambre correctionnelle de Aïn Sebaa à Casablanca a condamné «Ould El-Chinouia» à trois ans de prison ferme. Sa complice, «Bent Abbas», a, elle aussi, été condamnée à 3 ans de prison ferme pour «diffamation», «calomnies», «insultes» et «atteinte à la vie privée d’autrui», tant sur les médias que sur les réseaux sociaux.
Les deux accusés étaient également poursuivis pour avoir proféré des menaces de mort.