Un professeur atteint par le coronavirus a défrayé la chronique à Tétouan par son courage et son abnégation. Hospitalisé, en compagnie des membres de sa famille tous contaminés, il a continué à dispenser des cours à distance à ses élèves. Trois jours après avoir été admis à l’hôpital, le professeur Anas, originaire du quartier Touta, a repris son travail. Ayant retrouvé un peu de ses forces et se sentant apte à retrouver sa classe virtuelle il a, via les réseaux sociaux, repris contact avec ses élèves pour terminer son programme à partir de sa chambre d’hôpital. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du vendredi 10 avril, que ce professeur courage qui jouit d’une bonne santé physique et morale communique avec ses élèves selon un programme horaire bien défini.
Pour leur faciliter l’apprentissage le professeur déploie de gros efforts pour parer à la faiblesse du débit d’internet. Ce geste aussi louable que courageux a impressionné la population qui le considère comme un exemple d’abnégation et de combativité. Un homme qui, même souffrant, n’a pas failli à sa mission tant que cela ne présente aucun danger pour sa santé.
Si ce geste d’un haut niveau de patriotisme a suscité, à juste raison, l’admiration dans cette période de crise épidémiologique, il ne reflète en fait que la cohésion sociale des Marocains toutes catégories confondues. Le roi Mohammed VI avait été le premier à anticiper cet élan de solidarité et fut suivi par de nombreuses personnalités et entreprises qui ont fait don de milliards de dirhams. Mais si les riches ont répondu présent à l’appel royal, avec générosité il faut le reconnaître, les classes moyennes, voire les catégories sociales les moins nanties, ont fait preuve d’un sens élevé de responsabilité et de solidarité.
Outre les actions d’entraide des associations de la société civile et sportives, d’autres gestes individuels se sont multipliés partout dans le Maroc. C’est ainsi qu’un médecin à Safi a proposé des consultations médicales gratuites au profit des citoyens démunis. Certains ont mis à la disposition des passants un bassin pour se laver les mains avec du savon, d’autres ont installé une caisse près d’un marché pour déposer des légumes au profit des familles précaires. Sans oublier bien sûr tous ceux qui se sont ingéniés à fabriquer des masques, voire des respirateurs.