Le juge en charge de ce procès à la Chambre criminelle chargée des crimes financiers près la Cour d’appel de Fès a prononcé, ce mercredi 12 juin, son verdict: au total, 34 accusés ont écopé de peines de prison ferme de deux mois à trois ans.
Tous ont été convaincus de leur implication dans un réseau de trafic de nouveau-nés dans différents hôpitaux de cette ville.
Parmi les mis en cause, tous poursuivis en état d’arrestation, deux médecins, deux infirmiers, 16 agents de sécurité, deux techniciennes et un agent administratif, annonce Al Ahdath Al Maghribia de ce jeudi 13 juin.
Les co-accusés, qui travaillaient au CHU Hassan II, à l’hôpital El Ghassani et à l’hôpital Ibn Al Khatib (dit «Cocar»), étaient poursuivis pour divers chefs d’accusation, à des degrés d’implication variables: «trafic d’êtres humains», «extorsion de fonds», «abus de pouvoir», «corruption», «falsification de documents officiels», «usurpation d’identité réglementée par la législation», «détournement de fonds publics», «avortement» et «participation à un avortement».
Les faits pour lesquels ils étaient jugés datent du mois de janvier 2024, quand des éléments de la Brigade régionale de la police judiciaire (relavant de la BNPJ) de Fès-Meknès, en coordination avec les services de la Direction générale de la surveillance du territoire national (DGST), avaient démantelé ce réseau criminel et procédé à l’arrestation de 34 individus.
Un communiqué publié à cette occasion par la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) signalait que certains professionnels de la santé arrêtés étaient accusés de «chantage», de «menaces» et de «manipulation d’opérations de prestations médicales», ainsi que de «trafic de nouveau-nés».
La DGSN avait aussi fait état, voici près de six mois, de l’existence, parmi les individus qui viennent d’être condamnés, de médiateurs soupçonnés à cette période de s’être livrés au commerce de nouveau-nés, avec la complicité de mères célibataires rémunérées pour le compte de familles désireuses d’adopter des enfants abandonnés.
D’autres accusés étaient soupçonnés d’avoir extorqué des fonds à des patients et à leurs proches pour obtenir des rendez-vous médicaux, afin de faciliter des avortements illégaux et de délivrer des certificats médicaux frauduleux, explique Al Ahdath Al Maghribia.
Le communiqué de la DGSN révèle par ailleurs que certains accusés se sont retrouvés impliqués dans l’usurpation d’identités réglementées par la loi, la manipulation de rendez-vous médicaux, le vol et le détournement de fournitures médicales et de médicaments, qui ont été mis en vente.
Les perquisitions effectuées par la Police judiciaire ont permis de saisir au domicile de certains agents de sécurité des médicaments qui ne peuvent être délivrés que sur ordonnance, de même que des médicaments interdits à la vente, du matériel médical, ainsi que de l’argent, aux montants variables.