Depuis le déclenchement de la crise épidémiologique, le transport des voyageurs, entre les villes, connaît une anarchie totale dans plusieurs régions. Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du lundi 11 mai, que les spéculateurs exploitent l’état d’urgence et notamment le couvre-feu pour rendre les prix des billets inabordables. Certains professionnels ont doublé, voire triplé, les tarifs à l’approche de l’Aïd El-Fitr, en l’absence de tout contrôle des services compétents. D’autant que, dans certaines villes comme Casablanca, les boulevards et les rues ont été transformés en gares routières où règne un désordre indescriptible. Les observateurs ont appelé les autorités à renforcer le contrôle dans ce secteur qui prolifère actuellement de faux courtiers dans ces stations anarchiques.
Ces derniers proposent aux voyageurs de leur procurer des places dans les autocars avant de disparaître, une fois leurs victimes escroquées. Un désordre, estiment les professionnels, qui interroge sur les raisons qui poussent les autorités à maintenir la fermeture de la gare routière de Casablanca, sachant que de nombreux points de voyage pullulent dans les quartiers populaires. Une situation tout aussi insupportable que paradoxale qui perdure depuis des mois au vu et au su des autorités locales, ajoutent les transporteurs.
Le quotidien Al Massae rapporte que les professionnels de ce secteur ont exprimé leur étonnement devant le silence des autorités face à ce phénomène. Pourtant, disent-ils, ils ont adressé de multiples plaintes à ce sujet aux services concernés pour leur demander d’accélérer l’ouverture de la gare routière d’Ouled Ziane, une gare considérée comme le poumon du secteur du transport routier, dont la fermeture a impacté durement le transport des voyageurs à travers tout le Royaume. Les professionnels jugent que la fermeture de cette structure est une «grosse erreur» qui a causé des pertes considérables aux acteurs de ce secteur.
Pis encore, ajoutent-ils, cette fermeture a privé de leurs moyens de subsistance de nombreuses personnes qui travaillaient quotidiennement dans la plus grande gare routière du Maroc. Du coup, les acteurs de ce secteur comptent organiser plusieurs manifestations pour protester contre le maintien de la fermeture de la gare d’Oued Ziane. Une décision qui leur a causé de grosses pertes financières et a mis au chômage des centaines de travailleurs.