Il fallait s’y attendre. Tant que les prix à la pompe poursuivent leur envolée, les tensions chez les transporteurs continueront de se renforcer. Aujourd’hui, des menaces de grève juste après Aïd Al-Adha sont brandies.
Dans son édition du vendredi 1er juillet, Al Ahdath Al Maghribia rapporte qu’un front de quatre syndicats représentatifs du secteur du transport routier de marchandise tient à organiser un débrayage durant les prochaines semaines, afin de dénoncer l’incapacité de l’Exécutif à mettre fin à l’inflation dans les stations-services.
Tout en dénonçant l’augmentation faramineuse des prix du gasoil et de l’essence ces derniers mois, ce front regrette que le gouvernement ne parvienne toujours pas à plafonner les prix à des niveaux que les professionnels du transport peuvent supporter. D’après le quotidien, les syndicats vont jusqu’à appeler à l’ouverture d’une enquête urgente sur ce qu’ils appellent «l’intention» de certains de concentrer les intérêts du secteur de la distribution des hydrocarbures.
Pourtant, le gouvernement a bien tenté de limiter la casse en instaurant, puis en prolongeant et, enfin en relevant à la hausse les aides accordées aux transporteurs pour faire face à la crise actuelle. Mais il semblerait que ce ne soit pas suffisant. Pire, comme le rapporte le journal, pour certains transporteurs, le mécanisme de distribution de ces subventions n’aurait fait qu’empirer la situation dans leur secteur qui, depuis la libéralisation du secteur des hydrocarbures, fait face à de graves difficultés.
C’est dans ce sens que les représentations syndicales ont appelé cette semaine le gouvernement à agir rapidement pour sauver ce qui peut encore l’être avant qu’il ne soit trop tard, et ce en engageant un dialogue sérieux et responsable à même de désamorcer la crise sociale. Leur objectif est, semble-t-il, de convaincre l’Exécutif du bien-fondé d’un plafonnement des prix à la pompe, particulièrement pour les transporteurs professionnels.
En attendant de voir si les transporteurs routiers de marchandise mettront à exécution leur menace de grève juste après l’Aid, Al Ahdath Al Maghribia rappelle l’ampleur de la hausse des prix des carburants ces derniers mois. Alors qu’ils se négocient respectivement à moins de 10 et 11 dirhams en début d’année, les prix du gasoil et de l’essence ont enchaîné les hausses pour arriver cette semaine à des seuils jamais vus jusque-là. Le premier coûte désormais 16 dirhams environ, tandis que le second s’est rapproché de la barre des 18 dirhams le litre. Le pire, c’est que les perspectives laissent présager une poursuite de cette inflation qui, sans une intervention des pouvoirs publics, risque bien de mettre à mal tout le secteur du transport… et pas que!