C'est un véritable enfer qu'a vécu la jeune Latefa. Aujourd'hui âgée de 22 ans, la jeune fille a été littéralement torturée, pendant plus d'une année, par une famille casablancaise qui a réduit à néant les campagnes de sensibilisation menées par le gouvernement et la société civile, comme elle a réduit en cendres la portée dissuasive de la nouvelle loi régissant le travail domestique.
Le calvaire qu'a enduré Latefa a suscité une vive émotion parmi la population qui a vu ressurgir, dans toute leur horreur, des pratiques innommables qu'elle pensait révolues. Et le choc a été d'autant plus violent que les tortionnaires sévissaient en pleine métropole.
Miraculeusement sauvée par le destin, Latefa, native de Zagora, a été accueillie aux urgences d’une clinique casablancaise, avant d’être prise en charge par des responsables de l’Institut national de solidarité avec les femmes en détresse (INSAF), rapporte le quotidien Assabah qui, dans son édition de ce jeudi 18 janvier, dénonce la monstruosité des violences infligées à une jeune fille "vendue" par son père à des personnes impitoyables.
Latefa, souligne pour sa part le quotidien Al Akhbar dans son édition du même jour, aura à subir des opérations chirurgicales qui risquent de l'invalider à jamais. "L’enfer dans toute son horreur", titre Al Ahdath qui affirme que l’Association INSAF a saisi le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), qui a porté l’affaire devant le procureur général du roi près la Cour d’appel de Casablanca. L’enquête est désormais ouverte.