Les pouvoirs publics auront eu beau tenter de réglementer le travail domestique, il n’en demeure pas moins que des problématiques profondes persistent dans la société, dont celles liées au travail des mineures. C’est ce qui ressort d’une récente publication de l’ONG Oxfam Maroc, dont Assabah se fait l’écho dans son édition du mercredi 10 mai.
Le journal rapporte ainsi que la lutte contre le travail domestique des filles mineures reste un défi majeur à relever et que, malgré les avancées enregistrées dans le domaine réglementaire, la pratique persiste encore, certaines familles aisées continuant de faire appel à des mineures pour travailler chez elles. En prime, ces filles ont toujours droit au même traitement, parfois inhumain, de la part de leurs employeurs.
Assabah ajoute que le document de l’ONG insiste sur le fait que le travail des filles reste la problématique majeure du travail domestique au Maroc, bien que le gouvernement ait tenté de lutter contre ce phénomène à travers plusieurs mesures, dont la promotion de leur scolarité. Par ailleurs, la même source précise que ces filles restent toujours exposées aux différents dangers que représente le travail domestique: «esclavagisme», violence, harcèlement. Ceci a bien entendu de lourdes répercussions la santé de ces enfants.
Dans son analyse, Oxfam Maroc consacre un volet à la loi 19-12 qui encadre le travail domestique. Tout en rappelant que le travail domestique des petites filles est un crime contre l’enfance, l’ONG salue le fait que ce texte est venu combler le vide laissé dans le Code du travail promulgué en 2004. Cependant, cette loi a des limites, car on ne peut contrôler son respect à l’intérieur des domiciles. Son application reste aussi soumise à une intervention de la justice, ce qui la rend encore plus compliquée.
Dans le même registre, ajoute le quotidien, Oxfam Maroc fait remarquer que l’accès des victimes présumées à la justice est complexe, ce qui entrave davantage l’atteinte des objectifs de la loi mise en place. En conclusion, pour l’ONG, la loi 19-12 n’a pas réussi à corriger les dysfonctionnements pointés du doigt par le passé, et n’a pas non plus permis de mettre en place les mécanismes nécessaires pour intervenir lorsque les dispositions prévues sont entravées. De même, cette loi seule ne saurait être suffisante si elle n’est pas accompagnée d’un véritable changement sociétal, impliquant une meilleure égalité entre les genres, l’intégration des aspects liés à la diversité dans l’ensemble des lois, ou encore l’entame d’une réforme profonde impliquant des parties prenantes qui proposeraient des amendements en toute objectivité.