Très lucratif business à Casablanca: le Conseil de la Ville loue mensuellement un parking à 150 dirhams seulement

Une aire de parking à ciel ouvert dans le quartier quasi-périphérique de Hay Hassani, le 19 juillet 2013.. براهيم توكار - Le360

Revue de presseEncore une polémique à Casablanca, cette fois-ci à propos de la gestion des autorisations décernées pour l’exploitation des aires de stationnement. À l’origine de ce nouveau scandale, un document accablant, rendu public. Une revue de presse d’Assabah.

Le 12/12/2023 à 18h49

Ce n’est pas nouveau: la gestion des aires de stationnements et des parkings par le Conseil de la Ville de Casablanca pose problème.

Aujourd’hui, la problématique a pris une toute autre tournure, avec des informations qui ont fuité à propos de locations décernées pour la gestion de certains parkings appartenant à la Ville.

Assabah de ce mercredi 13 décembre 2023 révèle ainsi qu’un des parkings de Casablanca n’est loué qu’à la dérisoire somme de 150 dirhams mensuels.

Le quotidien fait référence à des documents qui ont pu être consultés, portant sur la façon dont sont exploités certains biens appartenant au domaine public dans la métropole, et confirme ces dysfonctionnements liés à ces gestions effectuées sur le stationnement et sur la pratique du «gardiennage» à Casablanca.

Assabah s’est longuement attardé sur un de ces parkings, situé à Hay Hassani, d’une longueur de 50 mètres, loué en contrepartie de ce fameux loyer, fixé à 150 dirhams par mois, soit près de 5 dirhams quotidiennement.

Inutile, selon le quotidien, d’utiliser une calculatrice pour deviner les bénéfices engrangés grâce à cette aire de stationnement par son locataire, quand les diktats imposés par les «gardiens de voitures», un peu partout dans la ville, sont déjà bien connus des Casablancais.

Encore plus étonnant dans ce cas précis, mis à part l’évident manque à gagner subi par la Ville de Casablanca à cause de ce loyer au montant aussi faible: l’identité qui figure dans le document ayant permis de délivrer l’autorisation d’exploitation de ce parking.

Assabah l’admet à ce propos: «les autorisations pour la gestion du stationnement dans ce type d’espaces doivent être accordées à des personnes démunies ou répondant à certains critères sociaux».

Mais dans le cas précis qui occupe le quotidien, il n’en est rien. Selon Assabah, l’autorisation délivrée pour la gestion de ce parking a été accordée à une personne qui, lors des dernières élections, se trouvait être le secrétaire général d’un parti politique.

Les documents portant sur l’ensemble des détails de la délivrance de cette autorisation ont tellement circulé qu’ils font désormais réagir l’ensemble des militants associatifs casablancais.

Certains d’entre eux menacent même, atteste Assabah, de «faire bouger les coordinations des personnes à besoins spécifiques, des veuves ou des personnes vulnérables», afin de «protester massivement contre les dysfonctionnements» liés aux modes de gestion de ces autorisations.

Ces personnes devraient en effet prioritairement se voir décerner ces autorisations pour la gestion de ces biens appartenant au domaine public, explique le quotidien.

De fait, la gestion des aires de stationnement et autres parkings de Casablanca est un business lucratif, dont bénéficient surtout quelques personnes, dont la vulnérabilité économique n’est pas vraiment ce qui pourrait les caractériser au mieux.

Par Fayza Senhaji
Le 12/12/2023 à 18h49