Le tribunal de première instance de Meknès a été le théâtre, il y a deux jours, d’un scandale pour le moins inhabituel dans de tels locaux. Un avocat y a, en effet, volé l'un de ses collègues. Assabah, dans son numéro du vendredi 27 mai, rapporte les faits qui se sont déroulés lors de discussions d'affaires présentées devant le juge.
Tout a commencé alors qu'un avocat, membre du barreau de Casablanca, expliquait les tenants et aboutissants d'une affaire qu’il défendait devant le tribunal. Et son intervention était basée sur des documents qu’il se devait de montrer aux juges, ce qui le contraignait à régulièrement s'approcher d'eux pour leur soumettre les pièces à conviction.
Or, «au bout de quelques minutes, en revenant à sa place, l’avocat a remarqué que son téléphone portable avait disparu. Après l’avoir recherché parmi les dossiers et autres objets personnels, l’avocat en a fini par conclure que son portable avait été volé par l'un de ses collègues de Meknès», indiquent des sources du journal.
Immédiatement, l’avocat s’est servi du téléphone d’un confrère pour appeler son propre numéro et identifier le voleur. «Sa tentative s'est avérée vaine, puisque le téléphone volé était éteint», poursuit le journal.
Heureusement, le portable était équipé d’une application de «géolocalisation». Application qui a permis de révéler que l’objet volé se trouvait toujours dans la salle. Mieux, le niveau de précision du logiciel a permis de localiser l’avocat qui l’avait volé, un membre du barreau de Meknès depuis trois ans seulement. La fouille a donc permis de retrouver le smartphone volé, précise le journal, ajoutant que plusieurs avocats ont condamné cet acte.
Malgré cela, l’avocat pris en flagrant délit de possession du smartphone volé a nié les faits en affirmant qu’il l’avait acheté dans une boutique de portables d’occasion. «Ses déclarations se sont rapidement révélées fausses après l’entrée en scène du procureur du roi», indique le quotidien.
Malgré cela, la victime n’a engagé aucune poursuite, tout, comme le procureur n’a donné nulle suite au dossier. La position du Barreau de Meknès sur cette affaire n’est cependant pas encore connue.