Alors que le Maroc accuse de lourdes carences en matière d’accès aux services de santé en milieu rural, le ministre de la Santé juge bon de faire assumer aux étudiants la responsabilité d’un système défaillant.
Les étudiants en médecine, en plein bras de fer avec le ministre de la santé, déclarent ainsi qu’ils sont prêts à travailler dans les zones rurales et enclavées à condition que leurs droits soient respectés, dans le cadre de l’intégration à la fonction publique, au lieu d’être utilisés comme «des médecins jetables». Ils soulignent que, pour pourvoir les cent (100) postes de médecins, restés vacants en milieu rural, il suffirait au ministère de faire preuve de bonne volonté et d' ouvrir la candidature auxdits cent postes.
Plus grave, les étudiants déplorent le gaspillage de l’argent du contribuable pour le bon fonctionnement des facultés de médecine et la formation de médecins compétents, pour ensuite se voir condamner au chômage, après dix ans d’exercice.
«Où sont les postes?», déplorent-ils. «Où est le matériel?», ajoutent-ils quand ils passent parfois des semaines dans les hôpitaux universitaires sans pouvoir recourir aux moyens de travail les plus élémentaires. La majorité d’entre eux ont choisi la médecine pour servir leur pays. Ils savent que la majorité des Marocains n’ont pas les moyens de se faire soigner en clinique.
Les médecins sont accusés de préférer le système privé au système public, voire même de déserter leurs bureaux pour exercer dans des cliniques. Pourtant, n’est-ce pas le ministre de la Santé lui-même qui a enfreint l’éthique médicale en «transformant » les patients en clients, dont la santé sera gérée par un investisseur ?
N’est-ce pas lui qui fait preuve de favoritisme envers les facultés privées en épargnant leurs étudiants du Service médical national?
Les médecins souhaitent que le ministre fasse preuve de bonne foi, de trouver une solution qui préserve leurs droits et de ne pas donner l’illusion d’un Maroc sans problèmes de santé.
© Copyright : DR