Trois ans de prison ferme pour un prétendu responsable judiciaire

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Revue de presseKiosque360. L’arnaqueur se prétendait proche de plusieurs juges dans les différents tribunaux du pays. Contre d’importantes sommes d’argent, il faisait des promesses qu’il ne tenait jamais. Sa dernière victime lui a tendu un piège, avec l’aide de la Police.

Le 20/10/2015 à 22h42

Le tribunal de première instance de Casablanca vient de condamner à 3 ans de prison ferme un homme accusé d’arnaques. «L’accusé prétendait avoir des relations privilégiées avec des juges et promettait à ses victimes des sentences allégées et la liberté pour leurs proches en détention», rapporte Assabah dans son numéro du mercredi 21 octobre. L’exposé de ce dossier devant le tribunal a permis de cerner le modus operandi de ce criminel.«L’accusé était toujours élégamment habillé et circulait dans une voiture de luxe. Il s’approchait ainsi de ses victimes et prétendait systématiquement qu’il était un haut responsable judiciaire», rapporte le journal. Arguant qu’il entretenait de relations de proximité avec des juges dans différents tribunaux du pays, il proposait ses services en contrepartie de sommes d’argent.

L’accusé profitait de l’urgence de la situation dans laquelle se trouvaient ses proies (dossiers d’éviction ou d’occupation de bien) ou de leur ignorance. «Souvent, pour les rassurer, il simulait des appels téléphoniques qu’il prétendait passer aux responsables chargés d’instruire leurs dossiers», précise le journal.Au fil des jours, l’accusé aurait amassé une jolie fortune grâce aux enveloppes, dont certaines étaient de 50.000 DH, que ses victimes lui remettaient. Une fois ces sommes encaissées, le prétendu haut responsable s’évaporait dans la nature. il changeait d’ailleurs régulièrement de numéro de téléphone portable. Trouver de nouvelles cibles n’était pas très difficile. Il lui suffisait de roder près des tribunaux.

Mais là n’étaient pas les seules promesses que l’accusé faisait. «Il prétendait également être en mesure d’assurer des contrats de travail dans des pays du Golfe à des victimes à la recherche de conditions de vie meilleures», rapporte en effet Assabah. Les tarifs, pour cette «prestation», étaient un peu plus «raisonnables», divisés en plusieurs acomptes de 8.000 à 10.000 DH. Le reste devant être impérativement versé au moment de la remise du contrat de travail. Cette technique rassurait ses proies, surtout qu’il leur demandait une pile de documents et de justificatifs pour «entamer la procédure». Plus tard, il reprenait contact avec ses «clients» pour leur montrer de faux documents téléchargés sur Internet et encaisser le reste de ses «honoraires».«Ce n’est que grâce un piège tendu par les éléments de la Police de Casablanca, avec la collaboration d’une de ses victimes, que le malfaiteur a été appréhendé», rapporte le journal. L’accusé, qui avait exigé la somme de 45.000 DH contre l’obtention d’un jugement en faveur de son client, a demandé un acompte. Et c’est au moment de passer à la caisse qu’il a été pris par la Police, en flagrant délit.

Par Abdelhafid Lagzouli
Le 20/10/2015 à 22h42