La Police judiciaire de Taza a prolongé la mise en garde à vue d’un fabricant d’armes artisanales, âgé de 52 ans, après avoir reçu des informations détaillées sur ses activités.
«Des éléments de la Police se sont rendus au domicile du père du suspect, sis dans le quartier Qods, à Taza, et y ont trouvé plusieurs fusils destinés à la Fantasia», précise Assabah dans sa livraison de ce jeudi 10 mars, ainsi que plusieurs cartouches, deux ordinateurs, plusieurs CD et un téléphone portable. «De même, les Services de police ont mis la main sur quatre balles de calibre 12 mm, de quatre douilles du même calibre, des fusils fabriqués localement et de quatre autres (de fabrication étrangère, ndlr)», indique encore le quotidien. Et il faut ajouter à cela une tenue militaire appartenant aux équipes de parachutistes, quatre talkies-walkies, ainsi que du matériel utilisé dans la fabrication d’armes à feu et probablement hérité de son père.
«Selon les premières investigations, l’artisan n’a pas d’appartenance politique et ne fait partie d’aucun groupe extrémiste», souligne le journal. Des sources du quotidien affirment cependant que le suspect fournit ces armes à différents trafiquants de drogue opérant entre Taza et Ketama. «D’autres sources minimisent en revanche la portée de ce dossier, précisant que les armes saisies ont été fabriquées par le père du suspect et sont très anciennes. Et d’ajouter que le suspect en a fait un commerce dans les différents souks hebdomadaires de la région», affirme Assabah.
Certains pensent que le suspect faisait l’objet d’un mandat d’arrêt. D’autres assurent qu’il a été piégé par deux journalistes d’une revue régionale qui se sont fait passer pour des acheteurs potentiels. «Des sources affirment que les deux journalistes, travaillant à Oujda, auraient réussi à gagner la confiance du suspect et à le convaincre de leur procurer des armes. Ce dernier aurait fini par leur montrer plusieurs modèles», ajoute Assabah. Mais, au lieu de passer commande, les journalistes auraient alerté le Procureur général à la Cour d’appel de Taza qui a ordonné l’ouverture d’une enquête.