Tel est pris qui croyait prendre. M.S, 51 ans, marié et résidant à Casablanca, se faisait passer pour un émir descendant d’un ancien Sultan alaouite pour spolier, dans les environs de Marrakech, des ayants droits des terres qui leur reviennent. Al Akhbar rapporte l’information en Une de son édition du 15 juin courant et précise que le suspect a été auditionné par le juge d’instruction du Tribunal de Première instance de Marrakech, le 13 juin dernier. Le quotidien relate les différentes péripéties de cette affaire pour le moins rocambolesque.
Tout commence quand l’émir-escroc rencontre Hamidouch, l’un des héritiers de 8 hectares, dans la région de M’hamid, précise Al Akhbar. C’est ce qui est imprimé noir sur blanc sur le Bulletin officiel n°4749 publié en 1999. Les terres ont été réparties à parts égales entre trois héritiers, dont Hamidouch qui cédera sa part par la suite.
Des yeux plus gros que le ventreSeulement, l’ancien ouvrier agricole a eu les yeux plus gros que le ventre. Cupide, ce dernier a commencé par vendre deux parts, qui ne lui revenaient guère, à des tiers, écrit Al Akhbar, sur la base de faux documents. Le prix de vente au mètre carré a oscillé entre 100 et 130 DH. Parmi ses victimes, figure notamment un MRE résidant aux Etats-Unis. Enivré par cette première escroquerie, l’avide Hamidouch s'est mis d’accord avec M.S pour obtenir une procuration afin d’obtenir des papiers administratifs qui lui permettraient de faire main basse sur les terres des autres héritiers. En contrepartie, Hamidouch a cédé à M.S une partie des terres usurpées, soit 1,3 ha sur 8 ha. La valeur de l’hectare dans la région de M’hamid, souligne Al Akhbar, dépasse les 8 MDH.
Fort de l’obtention de quelques documents administratifs, le faux émir a essayé, le 27 mai dernier, d'obtenir un Certificat de continuité. Mais c’était sans compter avec la ténacité des ayants droits. Ayant eu vent de ses magouilles, les vrais héritiers l’ont ainsi encerclé dans l’enceinte de l’Annexe administrative du Quartier de M’hamid, dans l’arrondissement de la Ménara.Alertée, la police l’a soumis à une fouille et découvert qu’il détenait une carte attestant qu’il faisait partie de la famille d’un Sultan de la dynastie alaouite. Après vérification, il s’est avéré que M.S était un ancien repris de justice compromis dans des trafics de drogue. Recherché activement par la police, Hamidouch est également accusé d’avoir signé des chèques en bois d’une valeur de 4 MDH.