Le Maroc reste toujours une destination de prédilection pour le trafic de voitures volées ou dont les papiers sont falsifiés pour dribbler le fisc des deux côtés de la frontière. Akhbar Al Yaoum, dans son édition de ce mardi 9 décembre, parle d’un grand coup de filet de la Guardia Civil espagnole qui a réussi, vendredi 5 décembre, à démanteler un gang spécialisé dans le trafic de voitures entre les deux pays, le Maroc et l’Espagne. Selon les révélations de ce quotidien, il s’agit d’un gang formé de quatre membres d’une seule famille. A eux seuls, et en l’espace de deux années, ils auraient réussi à introduire au Maroc pas moins de 265 véhicules de marque Mercedes. Le gang, agissant avec la complicité de garagistes bien au fait de leur travail, ramenait des voitures d’Europe et se chargeaient d’en falsifier et les plaques d’immatriculation et les numéros de châssis. Par la suite, c’était un jeu d’enfant que de revendre lesdits véhicules dans des villes du Rif, voire, selon une demande qui va toujours croissant, en Algérie et en Mauritanie où la marque Mercedes est très prisée.
La traque aux faussairesLes véhicules trafiqués étaient introduits au Maroc avec des plaques d’immatriculation de Melilla, explique Akhbar Al Yaoum. Sauf que le gang démantelé a fini par attirer l’attention des autorités policières espagnoles il y a quelques mois. La Guardia Civil n’avait dès lors qu’à soumettre les membres du gang à une étroite surveillance. L’enquête aurait même été étendue à des villes marocaines comme Zghenghen et Ben Tayeb dans le Rif, de vraies plaques tournantes pour le trafic des voitures de luxe qui n’ont de réels concurrents que le "triangle des Berlines" que constitue Khouribga avec d’autres villes de sa région.
Des statistiques attestent que les douanes espagnoles interceptent une moyenne de 30 voitures que des réseaux criminels essaient d’introduire de manière illégale au Maroc. Cela est surtout valable pendant la période estivale marquée par un retour massif des MRE au pays. La dernière grosse saisie en date a concerné 17 véhicules et l’enquête a révélé que les bolides ont été volés dans plusieurs pays européens comme la Belgique, la France, les Pays-Bas et l’Allemagne.