Une jeune femme, à Oujda, a porté plainte contre un gynécologue qui l'aurait violé en lui faisant croire qu'elle était atteinte d'un cancer du sein, avant de se rétracter et de lui avouer l'amère vérité : il a agi de la sorte pour pouvoir abuser d'elle le plus longtemps possible. C'est en bref le contenu de la lettre adressée par la plaignante au Conseil national de l'ordre des médecins de l'Oriental comme le rapporte Al Akhbar dans son édition de ce vendredi 10 avril.
Dans cette lettre manuscrite dont le quotidien dit détenir une copie, la patiente affirme avoir ressenti une douleur au niveau du sein gauche. Inquiète, elle a décidé de consulter un médecin pour en avoir le coeur net. C'était le 8 août 2008. Pour bien choisir son praticien, elle a demandé conseil aux employés d'un laboratoire d'analyses bio-médicales qui lui ont recommandé un gynécologue exerçant dans un hôpital public et travaillant aussi dans une clinique privée. La première consultation s'est bien passée. Après l'avoir auscultée, le médecin lui aurait assuré qu'elle n'avait rien de grave et lui aurait prescrit quelques médicaments.
Depuis cette date, écrit Al Akhbar, le médecin aurait pris l'habitude d'appeler sa patiente pour demander de ses nouvelles. Cette dernière dit avoir pris son geste pour de la courtoisie. Quatre mois plus tard, ajoute le quotidien, il l'aurait appelée lui demandant de se rendre le plus tôt possible à son cabinet pour une urgence dont il ne pouvait parler au téléphone. Une fois devant lui, il aurait verrouillé la porte de son bureau pour l'examiner. C'était une auscultation bizarre selon la plaignante, suite à laquelle le médecin lui aurait annoncé qu'elle souffrait d'un cancer du sein. Il aurait profité de ce moment de détresse pour proposer ses services. Mais, il aurait ainsi profité de chaque rendez-vous pour draguer et peloter sa patiente. Jusqu'au jour où il lui aurait avoué que sa maladie n'était qu'un mensonge pour l'approcher.
Suite à ses aveux, la jeune femme a porté plainte contre son gynécologue auprès du Conseil national de l'ordre des médecins de l'Oriental. L'instance a de son côté informé la direction de l'hôpital qui a ouvert une enquête interne. Mais estimant que justice n'a pas été faite, la patiente a porté plainte, au début du mois d'avril, devant la justice. Sur ordonnance du procureur général, le médecin a été finalement arrêté et placé en garde à vue en attendant qu'il soit déféré devant un juge.