Il faudra donc, désormais, être sûr d’avoir de la monnaie sur soi au cas où l’on serait abordé par un mendiant qu’il faudra satisfaire, dans le doute, car il pourrait être dans cette logique de "la bourse ou la vie". Il faudra donc, désormais, vivre dans le peur de l’autre ? Verrouiller les portières de sa voiture au feu rouge ? Raser les murs dans la rue ? Car la recrudescence des agressions à l’arme blanche est pour le moins inquiétante et commence à créer une psychose parmi les citoyens. Il ne se passe en effet pas un jour sans que l’on entende parler de violences commises par des malfrats convoitant le téléphone portable, le collier, le sac, ou autres, d’un passant.
A Fès, mercredi matin, c’est un homme âgé de 69 ans qui s’est fait violemment agresser, en sortant d’un bureau de tabac, par un jeune homme qui a commencé par lui demander un dirham. L’homme, qui a refusé de répondre à la demande du mendiant, a vu alors s’abattre sur lui un déluge de violence. Le jeune mendiant a en effet tiré de sa poche une lame de rasoir avec laquelle il a lacéré e visage de l’homme avant de lui asséner un violent coup de poing et de prendre la poudre d’escampette. La victime baignait dans son sang quand des passants se sont précipités à son secours. Il sera ensuite évacué vers l’hôpital où on lui diagnostiquera une fracture ouverte du nez et refermera ses plaies de douze points de suture. Le coupable court toujours. Comme beaucoup de criminels qui volent l’espace à ses habitants en faisant monter le sentiment d’insécurité chez les citoyens.