"Un mémorandum, qui porte à controverse, appelle a rétablir la darija dans l'enseignement et à réduire le rôle de la religion dans les écoles". C'est là le titre de Al Khabar dans son édition de ce lundi 4 novembre. Le sujet a été abordé dans le cadre des recommandations du colloque international sur l'enseignement organisé à Casablanca, il y a près d'un mois de cela, par Noureddine Ayouch, président de la Fondation Zagoura. Rappelez-vous : cette rencontre avait déjà fait polémique du fait qu'elle avait écarté le ministère de l'Education nationale de l'époque, Mohamed El Ouafa (aujourd'hui ministre des Affaires générales), alors même que trois conseillers du roi avait bel et bien participé à la rencontre, dont Omar Azziman, président du Conseil supérieur de l'enseignement. Plus de trois semaines et un nouveau gouvernement plus tard, après la tenue de l'événement auquel avait d'ailleurs pris part Rachid Belmokhtar, nommé ministre de l'Education nationale, précise au passage Al Akhbar, le rapport atterrit au cabinet royal.
Selon le quotidien, les recommandations sont "très audacieuses" et "risquent de provoquer un choc au sein du milieu éducatif". Le mémorandum propose avant tout d'adapter le langage à celui des élèves en s'adressant à eux "avec leur langue maternelle". Il est fait notamment référence à "la langue marocaine", autrement dit la darija, précise le journal qui ajoute que celle-ci doit néanmoins être reliée à l'arabe classique. Dans une autre mesure, le mémorandum propose de "faire de l'anglais la langue de l'enseignement scientifique et technique dans la globalité, étant donné le contexte de mondialisation et l'ouverture du Maroc à l'international". Cette proposition vise à solutionner le fait que les élèves étudient ces matières en arabe au niveau primaire et en français une fois arrivés à l'enseignement supérieur. Dans une déclaration à Al Akhbar, Noureddine Ayouch ajoute que l'enseignement primaire ne peut pas continuer à être "religieux". Le coordinateur de ce colloque international est d'avis "qu'il faut également généraliser l'enseignement selon la formule de financement, basée sur la contribution du secteur privé, afin que l'Etat ne soit pas seul à assumer ces charges".
Tout le monde est concerné
Ce mémorandum fait également la Une de Annass qui tend également le micro à Ayouch. Ce dernier affirme que "les recommandations du colloque ont été remises au roi Mohammed VI, au chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, au ministère de l'Education nationale, au Conseil supérieur de l'enseignement ainsi qu'à l'ensemble des organisations concernées par ce secteur, sans oublier la société civile et les partis politiques qui le recevront sous peu".
La réforme de l'enseignement au Maroc s'impose. Le roi Mohammed VI dans son discours à l'occasion de la célébration du 60e anniversaire de la Révolution du roi et du peuple avant remis clairement en question le manque de réactivité du gouvernement Benkirane I dans la gestion de l'enseigenement. Plusieurs actions sont menées afin d'initier une réflexion saine et objective sur les mesures à prendre. Le mémorandum remis au cabinet royal découle d'une observation d'un état des lieux peu satisfaisant et d'un benchmark international. Il est grand temps que l'éducation marocaine bénéficie d'un plan stratégique qui ne réponde à aucune volonté ou préoccupation politicienne.