Un quinquagénaire arrêté pour 70 viols

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Revue de presseKiosque360. A Fès, un homme d'une cinquantaine d'années est suspecté de viols en série.

Le 08/12/2013 à 21h58

"Scandale". C'est ainsi que décrit Akhbar Al Yaoum un fait divers des plus surprenants à la Une de son édition de ce lundi 8 décembre. "Un cinquantenaire arrêté pour le viol de plus de 70 femmes et jeunes filles", rapporte le journal. Selon le quotidien, un violeur en série a été présenté au procureur général en fin de semaine. Il est inculpé de "vol, enlèvement et viols sous la menace d'une arme blanche". Akhbar Al Yaoum ajoute que "le juge d'instruction a décidé de reporter l'examen du dossier à la prochaine audience programmée le 27 janvier".

Selon les sources du journal, le juge d'instruction a, dans un premier temps, entendu le suspect ainsi que les témoignages de 28 victimes de la région de Fès et Sefrou en attendant de recevoir les plaintes d'autres victimes qui ont déjà pris attache avec les autorités de la ville de Fès. Celles-ci sont originaires de Nador, Missour, Meknès, Khoumissat et auraient déjà, poursuit le quotidien, présenté leurs plaintes par téléphone. Ce n'est qu'une fois l'ensemble des éléments de ce lourd dossier réuni que le juge d'instruction prendra connaisse de tous les éléments de l'enquête.

Un violeur qui agit en tout impunité

Akhbar Al Yaoum avance que les 38 premières victimes retrouvées sont âgées de 6 à 45 ans, mais d'autres n'ont pas encore été identifiées. Les premiers témoignages révèlent que le violeur avait pour habitude d’emmener ses victimes dans des constructions abandonnées aux environs de Sidi Harazem dans la région de Fès ou aux environs de Meknès. Le suspect choisissait les lieux de ses viols méticuleusement, précise le journal, qui ajoute que celui-ci disposait d'une aide qui lui facilitait l'accès à ces constructions. Jusqu'ici, la police n'a toujours pas retrouvé la trace de ces présumés complices. Selon la description de la police, le suspect, un quinquagénaire père de six enfants, habitait en France avant de revenir s'installer dans un quartier populaire de la région du Saiss. Il passait ses journées à circuler en voiture, scrutant les arrêts de bus et de transports urbains où il dénichait ses victimes. Une fois sur place, l'homme se proposait de déposer sa victime en voiture, et l'emmenait sur les lieux du drame où il la violait et la dépouillait de tous ses biens.

Le nombre d'affaires de viol et d'enlèvement ne cesse d'augmenter. Force est de constater que le cruel vide juridique est encore plus inquiétant que les drames qui continuent d'occuper les Unes des journaux. Combien faudra-t-il de victimes pour que le gouvernement se décide enfin pour franchip le cap ? Rappelons qu'un texte de loi sur les violences faites aux femmes avait été présenté en Conseil de gouvernement, il y a près d'un mois, par le département de Bassima Hakkaoui. Au lieu de se pencher activement sur le texte afin d'ouvrir le débat au niveau parlementaire et d'enclencher la machine judiciaire, le chef de Exécutif a préféré annoncer la constitution d'une commission chargée de l'examen de ce texte. Ce projet de loi risque d'être renvoyé aux calendes grecques.

Par Sophia Akhmisse
Le 08/12/2013 à 21h58