Un réseau de falsification de certificats de résidence démantelé à Salé

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Revue de presse À Salé, une enquête policière a mis au jour un vaste réseau de corruption impliquant des fonctionnaires et des auxiliaires d’autorité accusés d’avoir délivré, contre rémunération, de faux certificats de résidence. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 07/11/2025 à 18h09

Les services de sécurité de Salé ont récemment déféré devant le parquet compétent plusieurs fonctionnaires et auxiliaires d’autorité soupçonnés d’appartenir à un réseau spécialisé dans la falsification de certificats de résidence et dans l’exploitation de leurs fonctions à des fins lucratives. Cette affaire, indique le quotidien Al Akhbar dans son édition du weekend du 8 et 9 novembre, est le résultat de plusieurs semaines d’investigations menées par la police judiciaire en coordination avec les autorités administratives, à la suite de plaintes faisant état de l’obtention de documents officiels par des voies illégales.

Les premières anomalies sont apparues dans les registres de certaines circonscriptions urbaines, où les enquêteurs ont découvert des certificats comportant des adresses erronées ou attribués à des personnes ne résidant pas réellement aux lieux mentionnés. Ces incohérences ont conduit à l’ouverture d’une enquête approfondie qui a permis d’identifier plusieurs agents publics impliqués dans la délivrance frauduleuse de certificats de résidence au profit de personnes étrangères à la zone concernée, moyennant des sommes d’argent négociées en secret.

Les investigations ont révélé que certains auxiliaires jouaient un rôle central dans cette opération, en utilisant leurs prérogatives administratives pour donner une apparence légale à des documents contraires à la réalité, explique Al Akhbar. Les membres du réseau auraient également eu recours à des «vendeurs d’adresses», des intermédiaires fournissant de fausses domiciliations à des particuliers désireux d’obtenir des documents administratifs nécessaires à l’inscription scolaire, à la délivrance d’autorisations diverses ou à l’accès à des emplois exigeant une preuve de résidence.

Les forces de l’ordre ont saisi plusieurs documents suspects ainsi que des copies de registres utilisés en dehors des procédures officielles. Plusieurs bénéficiaires de ces certificats falsifiés ont été entendus. Certains ont reconnu avoir versé entre 300 et 1.500 dirhams pour obtenir leur attestation sans qu’aucune vérification réelle de leur domicile ne soit effectuée, souligne Al Akhbar.

D’après des sources administratives, cette affaire s’inscrit dans le cadre d’une vaste campagne lancée par les autorités pour lutter contre toutes les formes de corruption administrative qui nuisent à la crédibilité des documents officiels et sapent la confiance des citoyens envers les institutions. Le ministère de l’Intérieur avait déjà adressé des circulaires strictes rappelant la nécessité de respecter rigoureusement les procédures de délivrance des certificats de résidence, en insistant sur leur importance dans de nombreuses démarches administratives et judiciaires.

Les enquêteurs poursuivent leurs investigations et d’autres noms pourraient émerger au fur et à mesure de l’avancement du dossier. Des liens avec des opérations similaires menées par le passé sont également à l’étude, lit-on. Parallèlement aux poursuites judiciaires, des sanctions disciplinaires devraient être prononcées à l’encontre des agents impliqués. Les peines encourues vont de lourdes amendes à des peines de prison, en fonction de la gravité des faits reprochés.

Par La Rédaction
Le 07/11/2025 à 18h09