Les Marocains, comme beaucoup de peuples arabes, croient dur comme fer que chaque être humain est reproduit à 40 « copies ». Vrai ou faux, un jeune homme a fait les frais de l’un de ses sosies et paie un prix fort : huit ans de prison ferme pour séquestration, atteinte à la pudeur sur la personne d’un mineur, coups et blessures à l’arme blanche et vol qualifié. L’histoire, telle que rapportée par Al Massa’e dans son édition de ce mardi 21 avril, remonte au 30 août 2011 à Sidi Kacem. Ce jour-là, trois individus, munis d’armes blanches, ont kidnappé une mineure résidant en France et dont ils avaient abusé dans un coin isolé de la ville. Mais, auparavant, ils avaient agressé son compagnon à qui ils ont volé un téléphone portable. Lors d’une opération de ratissage, la police arrête Omar B. Manque de bol, la victime l’identifie comme étant le chef du gang qui l’a agressée. Les enquêteurs la prennent au mot, surtout qu’il a été identifié parmi un groupe d’individus du même âge et de la même taille. Malgré ses dénégations tout au long de l’enquête, et même après, le jeune homme est déclaré coupable et écope de huit ans de réclusion criminelle.
A Outita, la vérité est dans les champs…
Depuis ce verdict, Omar B., sa famille et son avocat ont en vain essayé d’amener la justice à rouvrir le dossier et procéder à une nouvelle enquête. Mais, comme le hasard peut nous donner des sosies, ce même hasard a fait rencontrer au jeune homme les vrais auteurs du crime pour lequel il paie de sa liberté. A Outita, célèbre pénitencier agricole près de Sidi Kacem, il a fait la connaissance de deux individus qui lui avaient raconté leurs « exploits », dont la séquestration de la fille mineure. Par la suite, sa défense est même parvenue à avoir le dossier de l’affaire desdits individus et où elle a retrouvé des faits similaires à ceux pour lesquels il a été condamné, au détail près. Aujourd’hui, le vœu le plus cher d’Omar B. est d’être confronté à son sosie pour que la vérité éclate au grand jour. Sa maman, via son avocat, a adressé une requête dans ce sens au ministre de la Justice et des Libertés.