Une ONG a vivement dénoncé dimanche une condamnation à la peine capitale que vient de prononcer un tribunal de Ouarzazate à l'encontre d'un homme, condamné pour l’homicide volontaire d’une femme par arme blanche. Cette association, contactée par Le360, déplore le fait que les tribunaux marocains continuent de prononcer des peines de mort, et ce en contradiction avec "la marche de l'histoire d'un pays qui renforce l'Etat de droit et aspire au progrès et au modernisme". Jeudi dernier, la chambre criminelle de la cour d'appel de Ouarzazate a prononcé la peine capitale contre un homme accusé de meurtre, a indiqué à Le360 Khadija Rouissi, coordinatrice du Réseau des parlementaires pour l'abolition de la peine de mort. Mme Rouissi a rappelé que le Maroc a arrêté depuis 1993, sous le règne de feu le roi Hassan II, l'exécution des condamnés à mort, mais que "nos juges et tribunaux continuent à prononcer cette peine. Oublient-ils qu' il y a une marche de l'histoire vers l'abolition de cette sentence", s’interroge-t-elle.
"145 pays dans le monde ont aboli ou gelé la peine de mort", selon Mme Roussi, qui se félicite que la Tunisie ait signé le moratoire à l'instar d'autres pays musulmans comme la Turquie, le Sénégal et les Comores. D'après la coordinatrice du réseau, "il n'est pas prouvé que les pays qui maintiennent cette sentence réussissent à vaincre la criminalité. Exécuter quelqu'un est un acte abominable, inhumain et inacceptable, et il est insensé que les tribunaux continuent à prononcer des peines de mort. Bien sûr, il ne faut pas oublier les souffrances d'une famille qui a perdu un être cher. Le réseau privilégie une peine à perpétuité sans possibilité de grâce", a affirmé Khadija Rouissi, avant de conclure par la célèbre citation de l'écrivain français Victor Hugo "la peine de mort est le signe éternel de la barbarie".