Selon Assabah, qui s’en fait l’écho dans son édition de ce week-end du 28 février-1er mars, il s’agit d’un fait assez surréaliste. La femme médecin, hospitalisée dans l’une des plus grandes et célèbres cliniques de Casablanca, voulait initialement procéder à une opération de chirurgie esthétique. L’opération est une réussite et la patiente a pu quitter sa clinique au bout de trois jours. Sauf que, une fois chez elle, elle a commencé à souffrir d’atroces douleurs et, après trois autres jours, elle était incapable de tenir debout. Sa famille, composée entre autres de célèbres médecins et hauts commis de l’Etat, dont un ministre, décide alors de la faire hospitaliser de nouveau dans la même clinique. Mais en vain. Ledit établissement a d’abord refusé de l’accueillir, éventuellement pour ne pas avoir à assumer une erreur médicale dont le coût serait trop onéreux. Mais il a fini par changer d’avis et d’attitude après l’intervention d’un membre du gouvernement Benkirane.
Les analyses effectuées sur la patiente et désormais défunte allaient révéler, selon Assabah, que la praticienne décédée avait fait les frais de trois perforations d’intestins au moment où elle se faisait opérer. Et il est facile d’imaginer tout l’émoi suscité par la mort de cette femme médecin parmi ses proches et amis. Elle a été enterrée au cimetière Errahama mais, une fois le choc passé, les siens ont demandé à définir les responsabilités de son décès, surtout que, comme le souligne Assabah, une bonne partie des membres de sa famille exerce dans le secteur de la médecine. Selon le journal, l’affaire a déjà été portée devant la justice.
Erreurs médicales, l’éternel tache noireOui, le comble pour un médecin est de mourir des suites d’une erreur médicale. Mais, au-delà, et pour le commun des mortels, cela reste l’une des grandes tares de notre système de santé. Pour un petit bobo, on peut quitter un établissement de santé dans un corbillard. Dans la majorité des cas, les familles préfèrent ou sont obligées de faire leur deuil et passer l’éponge. Rares sont en effet celles qui décident de recourir à la justice pour attendre des mois, voire des années, des procès qui ne débouchent généralement sur rien de concret.