A l’hôpital régional de Jrada, les permanences de nuit peuvent s’avérer dangereuses… En atteste le fait divers que nous rapporte Al Akhbar dans sa livraison du 6 novembre. Une infirmière, âgée de 28 ans et mère d’un enfant, a fait les frais de l’absence de vigiles à la porte du centre hospitalier. Les faits remontent à dimanche dernier. Une nuit de permanence qui s’annonce normale pour cette infirmière de l’unité pédiatrique. A 2h du matin, les malades, pour la plupart, sont endormis.
Mais l’infirmière est interpellée par un vacarme improbable à cette heure de la nuit. Curieuse, elle s’approche de la source sonore, et se retrouve alors face à un homme aux pieds-nus, ses chaussures dans les mains. La personne demande le service des malades de silicose. L’infirmière, ne se doutant de rien, indique de bonne foi le chemin à ce mystérieux visiteur, et retourne vaquer à ses occupations. Quelques minutes plus tard, on frappe à la porte de l’infirmière. Elle ouvre. L’homme se jette violemment sur elle, la sommant de le suivre, couteau à la main. Malgré ses supplications, l’homme est déterminé à la violer. L’infirmière continue d’implorer l’agresseur de l’épargner. Ses cris parviennent aux oreilles de ses collègues, qui se précipitent pour la délivrer. L’homme lâche sa victime et prend la fuite sans attendre. Une brigade de gendarmerie est dépêchée sur place, et tente de mettre la main sur le prévenu en s’aidant d’enregistrements vidéos d’une caméra de l’hôpital.
Le secrétaire général d’un des syndicats du secteur de la santé, qui témoigne de manière anonyme, souligne au quotidien arabophone que ce genre d’incident n’est pas isolé, depuis que l’hôpital de Jrada s’est retrouvé sans vigiles, il y a bientôt un an. Un sit-in a été organisé par les syndicats afin d’attirer l’attention sur les problèmes de sécurité de l’hôpital. Les protestataires ont évoqué d’autres revendications, comme le manque de moyens médicaux du Centre hospitalier.