Alors que la société marocaine ne s’est pas encore remise du décès, le 25 avril dernier, du jeune Abderrahim El Hasnaoui, la violence s’invite, cette fois-ci, à l’université de Marrakech. De violents affrontements, qui ont causé un blessé et débouché sur plusieurs arrestations parmi les étudiants, y ont en effet eu lieu. Al Massae rapporte ainsi, dans son édition à paraître ce lundi 5 avril, que des étudiants appartenant à la faction d’Annahj démocrati Al Qaidi (Voie démocratique bassiste) ont eu de violentes altercations avec des étudiants issus de la ville de Kelaâ Sraghna, vendredi dernier en début de soirée. La raison de cette rixe sanglante où des étudiants ont fait usage d'armes blanches: une affaire de harcèlement sexuel dont se serait rendu coupable un étudiant qui, rapporte Annass, poursuivait de ses assiduités une jeune fille issue de la ville d’El Jadida. Al Ahdath Al Maghribiya précise, pour sa part, que l’étudiant, reconduit par la jeune fille en question qui refusait ses avances, aurait basculé dans la violence, allant jusqu'à la gifler.
Retour au calme
Sa victime a immédiatement réagi et est allé demander secours auprès de ses camarades, des étudiants bassistes qui ont répondu par la colère. Et Al Massae d'affirmer que l'affaire à dégénéré, provoquant de violents affrontements impliquant une trentaine d'étudiants qui se sont rués sur le harceleur, lui infligeant plusieurs coups de poignard dans le dos, la hanche et la main droite. L’intervention des forces de l’ordre ne s’est pas fait attendre, et la cité universitaire a été encerclée pendant plus de 24h avant le retour au calme. Al Massae poursuit en rapportant que, d’après des sources concordantes et dés le lendemain des faits, la police aurait interpellé trois étudiants bassistes, ainsi que deux autres jeunes gens originaires de la ville de Kelaâ Sraghna. Des inculpés qui seront bientôt rejoint, derrière les barreaux, par le harceleur, emprisonné dès sa sortie de l'hôpital vers lequel il avait été évacué. L'enquête est en cours, sous la supervision du parquet.
Une nouvelle affaire qui ne peut que participer à accroître le désarroi qu'avait suscité la tragédie dont l'Université de Fès s'est faite le théâtre, il y a de cela à peine deux semaines. Une tragédie qui a causé la mort du jeune Abdereahim El Hasnaoui, ébranle la société civile et interpelle le ministère de l'Intérieur qui a tenu, cette semaine, plusieurs réunions sur la question de la sécurité dans les universités. Une question qui se fait urgente au vu de ces nouveaux affrontements, car il semble que nous ayons bel et bien affaire à un grave phénomène de société.