Il est de ces coopérations qui éveillent bien des espoirs. Et celle mise en place par le Royaume du Maroc et la République populaire de Chine en est une, puisqu'il s’agit de participer à l’effort planétaire pour la découverte d'un vaccin contre le coronavirus. Ainsi, le Maroc s’apprête à lancer, dès ce début de semaine, les essais cliniques d’un nouveau vaccin chinois sur 1.000 à 2.000 volontaires, nous apprend le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 24 août.
Obéissant aux normes les plus strictes et fortement encadrés sur le plan juridique, ces essais porteront sur des individus d'âges différents. Ces personnes feront l’objet d’une batterie d’analyses médicales pour établir leur état de santé et écarter toute maladie chronique ou contamination au Covid-19.
Selon une source médicale citée par le quotidien, le but de ces essais est de mesurer le degré d’efficacité de ce nouveau vaccin et de détecter d'éventuels effets secondaires sur les patients concernés, qui seront soumis à un suivi médical et clinique rigoureux.
Pour précision, jeudi dernier, deux accords de coopération entre le Maroc et le laboratoire chinois "Sinopharm CNBG" (China National Biotec Group Company Limited) ont été signés. L’objectif est de faire participer le Maroc aux essais cliniques d'un vaccin anti-Covid19, a indiqué le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb.
«Cette collaboration maroco-chinoise permettra au Royaume de s'assurer que les citoyens marocains seront parmi les premiers servis en matière de vaccination contre le coronavirus», a souligné le ministre de tutelle à l'issue de la cérémonie de signature via vidéo-conférence, simultanément à Rabat et à Pékin, de ces accords.
En prime, le Maroc pourrait même devenir un pays producteur de ce vaccin, à la faveur d’une coopération séculaire entre les deux pays. Les accords conclus permettront au Maroc d'avoir son propre vaccin, et ce dans les meilleurs délais. D’après les sources d'Al Ahdath Al Maghribia, ces tests et essais se feront en plusieurs étapes. Et c’est le laboratoire pharmaceutique marocain de référence, à savoir Sothema, qui a été autorisé à les mener dans le Royaume, sous le contrôle du ministère de la Santé.
Les premiers résultats de ces essais, qui excluent d’office les mineurs, les femmes enceintes et les personnes âgées ou fragiles, seront connus dans les 15 jours, même si un délai maximal de 1 mois et demi a été fixé pour confirmer les résultats. Plusieurs autres pays ont signé des accords similaires avec la Chine. Précisons qu’il s’agit là de la phase III, soit la plus déterminante, des essais menés avec ce nouveau vaccin.
Ceci étant, précise Al Massae dans son édition de ce même lundi 24 août, il faudra éviter de faire des Marocains de nouveaux cobayes dans cette course mondiale au vaccin menée par les grandes puissances. Dans une question écrite, le groupe istiqlalien à la Chambre des représentants a d'ailleurs été le premier à soulever cette question. Il reproche à la tutelle de ne pas s’impliquer directement dans ces recherches et lui demande de garantir la sécurité des volontaires aux essais cliniques.
Pour rappel, et Le360 était en première ligne pour en rendre compte: dès l'apparition de l'épidémie, la Chine et le Maroc ont entamé une coopération étroite et fructueuse. Les ministres des Affaires étrangères des deux pays ont eu plusieurs conversations téléphoniques pour mettre en place une coopération concrète. Cela a permis au Maroc d’être parmi les premiers bénéficiaires des kits de dépistage et des soins et équipements de première nécessité.
La prévoyance et l'esprit d’anticipation du roi Mohammed VI sont passés par là. On s’en souvient, un partenariat stratégique avait été conclu, en mai 2016 à Pékin, par le souverain et le président Xi Jinping, marquant un saut qualitatif dans les relations sino-marocaines.