Le Maroc s’oriente vers l’abolition (officielle) de la peine de mort. C’est ce qu’annonce Amina Bouayach, présidente du Conseil national des droits de l’homme (CNDH), dans des propos rapportés par Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du vendredi 15 octobre.
Selon la publication, la présidente du CNDH a fait cette annonce lors d’une conférence organisée par le Conseil à l’occasion de la 19e Journée mondiale contre la peine de mort. Elle a rappelé dans ce cadre la pleine conviction du CNDH de la nécessité pour le Maroc d’abolir la peine de mort de manière officielle.
Pour rappel, même si elle est encore prévue dans le code pénal, cette sentence n’est plus exécutée dans le royaume depuis plusieurs années. Selon Amina Bouayach, le Maroc devrait l’abolir parce qu’elle est en contradiction avec certaines dispositions prévues dans la Constitution, et particulièrement l’article 20. Ce dernier prévoit, en effet, que «le droit à la vie est le droit premier de tout être humain. La loi protège ce droit».
D’après les propos dont se fait écho le quotidien, la présidente du CNDH a expliqué que le Maroc s’est engagé depuis des années dans la voie menant vers cette abolition, à travers notamment les actions menées par son organisme. Ce dernier a, par exemple, contribué au renforcement de la connaissance autour de ce sujet, créé des réseaux avec des acteurs qui pourraient jouer un rôle clé dans ce dossier et participé à la diffusion d’une culture des droits de l’Homme. A cela s’ajoutent les multiples recommandations émises pour une réforme du Code pénal et la mobilisation de la société civile pour atteindre cet objectif.
Néanmoins, au sein du CNDH, on reste convaincu qu’il faut également une mobilisation et une vision claire pour lutter contre les préjugés, car la peine de mort n’est pas forcément une solution, et que tous les crimes qui peuvent être commis peuvent être résolus différemment.
Comme le rappelle le journal, la célébration de la Journée mondiale contre la peine de mort revêt cette année un caractère particulier, puisque la coalition mondiale qui milite à cet effet l’a placée sous le thème «Les femmes et la peine de mort, une réalité invisible».
Au Maroc, selon Amina Bouayach, il y a encore deux femmes condamnées à la peine capitale, une à Tanger et l’autre à Tétouan. Le CNDH est en contact régulier avec elles, au même titre qu’une autre femme qui était également condamnée à mort, mais qui avait bénéficié d’une grâce royale.