Vertigineux: désormais à 25 dirhams le kg, la pastèque s’offre une grosse poussée de snobisme

L’ONSSA rassure les consommateurs, les pastèques cultivées au Maroc ne sont pas issues de semences génétiquement modifiées.

Pastèques cultivées au Maroc.. dr

Revue de presseAlors qu’elle se vendaient à deux dirhams le kg, le prix des pastèques a vertigineusement flambé, pour dépasser la barre des 25 dirhams le kg. Délaissé et critiqué l’an dernier, cet incontournable de l’été aurait-il décidé de prendre sa revanche? Une revue de presse d’Assabah.

Le 10/05/2023 à 19h36

La pastèque, indispensable à l’été et ses canicules, caracole actuellement, aux côtés des avocats, en tête des fruits les plus chers du marché. Au lieu des deux dirhams le kg habituels, les consommateurs sont aujourd’hui incapables d’acheter une pastèque entière.

Plus encore, le prix d’une seule pastèque équivaut aujourd’hui à tout un panier rempli de légumes et de certains autres fruits.

«Dans les grandes surfaces, le prix d’une meilleure pastèque entière de Zagora pourrait atteindre les 300 dirhams. Ce qui est équivalent à la rémunération de trois jours de travail, à raison de 100 dirhams par jour», s’exclame Assabah qui a examiné ce sujet, ce jeudi 11 mai.

Une situation «qui a poussé des citoyens, qui n’arrivent pas à concevoir cette hausse exorbitante des prix, à se prendre en photo avec la pastèque qui s’est révoltée cette année», indiquent des interlocuteurs interrogés par le quotidien.

Assabah précise que «les images postées par des citoyens sur les réseaux sociaux, avec ces prix flambants, poussaient d’aucuns à croire qu’il s’agit de marchés européens s’il n’y avait pas cette indication de la ville (Tétouan, Casablanca, Rabat, etc.), sur l’étiquette en bas du prix du fruit».

Les pastèques, fait remarquer le quotidien, auraient donc pris leur revanche, puisque «l’année dernière, la qualité de ce fruit, notamment de Zagora, avaient fait l’objet de virulentes critiques, accentuées par les déclarations d’un prédicateur qui avait supputé que les melons d’eau seraient dangereux pour la santé», ce qui avait provoqué d’innombrables dégâts pour les agriculteurs et les vendeurs.

Cette cabale, poursuit le quotidien, avait coïncidé avec des mesures prises par les autorités en vue de réguler la culture de pastèques, en raison de la rareté de la pluviométrie, de l’assèchement des sources d’eau et de la baisse du niveau de la nappe phréatique.

Des mesures qui ont poussé les agriculteurs à réduire la superficie de leurs cultures, provoquant ainsi une inadéquation entre l’offre et la demande de ce fruit aux qualités nutritives avérées, riche en vitamines B1, B2, A, C, en biotine et en sels minéraux, fait à 90% d’eau et pourvu de peu de fructose.

Par sa production, rappelle-t-on, le Maroc est le quinzième producteur mondial de pastèques, et détient aussi sur les marchés internationaux, avec plus de 218.000 tonnes au 20 juin 2021, la septième place des exportations de ce fruit à la taille imposante.

Par Mohamed Younsi
Le 10/05/2023 à 19h36