Le 4 juillet, l’Ordre national des vétérinaires (ONV) annonçait la décision de suspendre l’inspection sanitaire des viandes rouges dans l’écrasante majorité des abattoirs du pays, à l’exception de huit unités.
Cette décision, nous explique une source au sein de l’ONV restera valable tant que les abattoirs et tueries n’auraient pas mis à jour leurs équipements et leurs infrastructures en matière d’hygiène. «Cette décision est prise en concertation avec l’Office national de la sécurité sanitaire des aliments (ONSSA) et nous ne faisons que respecter la législation nationale», précise notre interlocuteur.
Genèse d’un coup de tonnerreEn 2017 déjà, c’est la Cour des comptes qui publie un rapport sur la qualité des viandes consommées au Maroc et sur le respect de l’hygiène dans les abattoirs du pays. Le verdict des magistrats de Driss Jettou était (et est toujours) sans appel: seuls 5 abattoirs sont conformes. Mais la situation n’a pas évolué depuis.
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Autrement dit, les viandes écoulées sur le marché échappaient, pour de grandes quantités, à tout contrôle. Récemment, les autorités (sanitaires, entre autres) ont décidé de prendre le taureau par les cornes face à une situation devenue intenable. Exemple: entre le 10 et le 20 juin, les vétérinaires ont suspendu (Voir document) les inspections dans 10 abattoirs de la province de Béni Mellal, 8 à Khouribga, 7 à Azilal et autant à El Jadida. La même décision a été prise dans la totalité des provinces du royaume.
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Quant aux 8 abattoirs déclarés safe, ils se situent, selon nos sources à Casablanca, Fès, Meknès, El Jadida, Al Hoceïma et Béni Mellal. Cinq de ces abattoirs sont des entités privées. Peu, très peu quand on sait que le Maroc compte près de 180 abattoirs municipaux ou communautaires en plus de quelque 670 tueries situées en milieu rural.
Que faire par la suite?Qu’implique alors la décision de suspendre l’inspection sanitaire? Sachant que, même avec les inspections, la quantité des viandes contrôlées ne dépasse pas les 200.000 tonnes.
«La loi est claire, nous répond un vétérinaire exerçant à Rabat, puisque le décret n°2-98-617 du 5 janvier 1999, pris pour l’application du dahir du 8 octobre 1977, stipule, dans son article 2, que l'inspection sanitaire et qualitative des animaux vivants dans les abattoirs comprend, obligatoirement, l'examen des animaux avant et après leur abattage».
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Donc le consommateur n’a d’autre choix que de faire le tour des marchés possibles avant de trouver de la viande portant les fameux cachets des vétérinaires ou prendre le risque d’en consommer sans être regardant. A moins qu’il fasse le grand saut et devienne végétarien!
La réaction des autorités est aussi très attendue. Au regard de la loi, toute viande et dérivés qui n’ont pas été contrôlés doivent être retirés du marché et détruits.
En conclusion: les vétérinaires ont pris leurs responsabilités, la balle est dans le camp des autorités. A moins d’une solution miracle qui passe obligatoirement pas la mise à niveau (coûteuse il est vrai) des abattoirs et des tueries. Et cette fois, la balle est dans le camp des communes.