A Benslimane, un espace modeste abrite des sans-abri et leur souffrance est perceptible sur leur visage. Parmi eux, Ahmed raconte, pour Le360, son cheminement d’une vie décente à la mendicité à laquelle il s'est retrouvé contraint, après avoir perdu la vue en 2007.
«Après avoir perdu la vue et la dégradation de ma santé, et étant sans ressources, je me suis tourné vers mosquées pour mendier. Et les Mouhcinines ("les bienfaiteurs") m’aidaient à avoir de quoi me nourrir», témoigne cet homme d’un certain âge.
Pour une raison ou une autre, mais surtout par manque de moyens, ces personnes vivent de la mendicité dans les rues. Piécette après piécette, ils survivent, grâce à des âmes charitables, rencontrées au hasard. La pandémie du Covid-19 a ajouté à leurs souffrances. A cause de l'état d’urgence sanitaire, ils se sont retrouvés, au cours du confinement, livrés à eux-mêmes. Boulevards désertés, mosquées fermées…
Comme bien des personnes vivant dans une grande pauvreté, la pandémie et le confinement obligatoire de la population ont ainsi obligé Ahmed à ne plus sortir dans la rue. Cet homme vit aujourd'hui à Benslimane, comme les autres pensionnaires de ce lieu.
Lire aussi : Diapo. Casablanca: des rond-points et des mendiants
C'est également le cas de Fatima, mère de deux enfants, qui a bénéficié d’une petite chambre avec son mari, qui se trouve lui aussi dans l’incapacité de travailler. «Après le coronavirus, nous n’avions même plus ce minimum dont nous nous réjouissions», témoigne-t-elle.
Des bienfaiteurs leur rendent visite de temps à autre, ou leur envoient une aide. Mais ceux-ci ne sont pas nombreux.
Bien que les employés de ce centre à Benslimane se dévouent à leur tâche, il n’en reste pas moins que le manque évident de moyens de ce lieu d'accueil pèse sur l'existence, déjà très précaire, de ses locataires.