Cette importante découverte a été réalisée par une équipe internationale composée de l'Institut national des sciences de l’Archéologie et du patrimoine (INSAP) de Rabat, de l'Université d'Arizona (Tucson, USA) et du Laboratoire méditerranéen de préhistoire Europe Afrique (CNRS, LAMPEA, Aix-en-Provence, France).
Cette équipe, soutenue par l'Association Essaouira-Mogador, que dirige André Azoulay, conseiller du souverain, a réussi à découvrir récemment 32 coquilles façonnées de gastéropodes marins dans un niveau datant de 142.000 à 150.000 ans dans la grotte de Bizmoune à Essaouira, au centre-ouest du Maroc.
L’utilisation de ces coquillages marins, "probablement en pendentif", témoigne d’un comportement symbolique très ancien chez notre espèce, Homo sapiens, a indiqué un des co-auteurs de recherche Abdeljalil Bouzouggar, professeur à l'INSAP.
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Les premières découvertes de ce type de parures ont été réalisées dans des sites du Levant datant d'environ 135.000 ans, ainsi qu’en Afrique du Sud, de 76.000 ans. D'autres sites d'Afrique du Nord avec la même espèce de gastéropodes marins ont été datés entre 116.000 et 35.000 ans.
Grâce à des datations croisées à hautes résolutions (déséquilibre uranium-thorium) les découvertes de Bizmoune vieillissent les premiers témoignages de ce comportement symbolique durant une période géologique froide et aride du Pléistocène.
A Bizmoune, ces coquilles marines semblent à première vue petites et insignifiantes, mais selon Abdeljalil Bouzouggar de l'INSAP-Maroc, "ces minuscules coquillages fournissent des informations cruciales sur l'origine du comportement symbolique tel que le langage".