Frappé par le coronavirus comme d’autres importants secteurs d’activité, le transport vit des moments difficiles. La reprise après près de quatre mois d’arrêt ne s’annonce pas sous de bons auspices. Véritable baromètre de l’état de santé du secteur, l’Aïd Al-Adha n’est pas porteur cette année de joie pour les sociétés de transport.
«D’habitude, en cette période de l’année, l’activité bat son plein et les voyageurs affluent massivement pour réserver une place dans un car pour différentes destinations du pays. Mais aujourd’hui, comme vous pouvez le voir, la gare est presque déserte et les clients se font rares. C’est une situation assez difficile que traverse le secteur du transport», déclare devant Le360 Rachid El Ouadifi, responsable au sein d’une société de transport.
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Avant la reprise de l’activité à la gare routière Oulad Ziane, les autorités (ministères de l’Intérieur et de la Santé) ont imposé le respect des consignes sanitaires pour la protection des voyageurs et des employés: désinfection des lieux et des véhicules, prise de température à l’entrée de la gare, interdiction d’accès à l’aire de stationnement des cars, excepté pour les personnes munies d’un ticket ou celles venant en aide à des personnes âgées, malades ou à mobilité réduite…
Les autorités ont également exigé que seulement 75% des places disponibles dans les cars soient exploitées. «Mais nous en sommes bien loin. Dans le meilleur des cas, 20 clients empruntent un car. Il n’y a pas foule», relève notre interlocuteur.
Tous les intervenants dans le secteur, à la gare Oulad Ziane, affirment qu’ils traversent une période difficile. La reprise est loin de répondre à leurs espérances et ils disent avoir du mal à joindre les deux bouts. L’Aïd Al-Adha, qui constitue d’habitude une aubaine pour les sociétés pour renflouer leurs caisses, se déroule cette année dans une ambiance «triste».
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«Cela fait 20 ans que je suis dans le domaine. Jamais je n’ai vu la gare désertée à ce point, surtout à la veille de l’Aïd Al-Adha. Regardez par exemple ce car: il est vide. Cela fait 10 heures que je t’attends et je n’ai jusqu’à présent que deux tickets vendus», se plaint Mohamed Khiya, un employé dans une société de transport.
Ses collègues sont logés à la même enseigne. Ils affirment que la pandémie a sérieusement affecté leurs bourses. L’espoir d’une reprise, en cette période estivale qui aurait pu compenser leur manque à gagner durant les mois d’inactivité, semble s’étioler.