Hassan, un propriétaire de bazar d’un âge respectable, ouvre sa boutique tôt le matin comme en temps normal, avant la crise sanitaire. Mais tout au long de la journée, ce commerçant ne fait que se tourner les pouces. Il affirme, la gorge nouée, que le secteur est complètement ravagé par le Covid-19.
Destination privilégiée des touristes, les bazars du quartier Habous sont aujourd’hui désertés. «Nous ouvrons nos boutiques le matin parce que nous en avons pris l’habitude depuis des années, mais aussi pour tuer le temps», souligne notre interlocuteur qui affirme que quatre jours durant, il n’a pas encaissé le moindre centime.
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L’allègement des restrictions sanitaires, après une période d’état de couvre-feu jugée «trop longue», n’a pas changé grand-chose au quotidien des bazaristes. Mais en plus de l’absence de clientèle, les charges, dont le loyer et surtout les impôts, qui s’accumulent menacent sérieusement l’avenir de ce commerce. «Comment voulez-vous qu’on paie les impôts avec zéro recette?», demande-t-on avec amertume.
Le ton est même chez d’autres propriétaires de bazars, interrogés par Le360. Driss El Alaoui affirme que les recettes ont baissé d’au moins 80% depuis la propagation de la pandémie de Covid-19. Ce dernier affirme que nombreux sont ceux qui puisent dans leurs économies pour pouvoir joindre les deux bouts.
Le tourisme étant en berne, les produits artisanaux qui ont fait la réputation du quartier des Habous continuent d’être exposés du matin au soir, mais sans trouver preneur. «S’il nous arrive de vendre quelques pièces, c’est à peine si cela nous suffit à payer de quoi nourrir nos familles ce jour-là. Sinon, nous vivons grâce aux prêts», ajoute Driss El Alaoui.
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Face à cette situation difficile, jugée «catastrophique» par des bazaristes, ces derniers disent vivre dans l'incertitude. Ils continuent néanmoins d’ouvrir leurs boutiques chaque matin et d’entretenir leur commerce en espérant des jours meilleurs.