Hay Mohammadi fait partie des plus anciens quartiers de Casablanca. Il a été créé au début du XXe siècle avec l'ouverture des premières usines de la capitale économique du Royaume.
En 1920, les entreprises ont commencé à construire de véritables cités ouvrières pour héberger la main d’œuvre qui affluait de l’ensemble des régions du Maroc, fuyant la sécheresse et à la recherche de travail dans la ville.
A cette époque, ce quartier s’appelait Carrières Centrales. Avant de devenir Hay Mohammadi, suite la visite de feu le roi Mohammed V à son retour d’exil, au milieu des années 50.
Les Carrières centrales ont joué un rôle très important dans l’histoire de l'indépendance du Maroc. C’est au cœur du Hay Mohammadi, au sein de l'école Ittihad, que se réunissait la cellule secrète des Carrières centrales.
Parmi les noms célèbres qui y sont passés, deux figures de la résistance, El Abdi et Abderrahman El Youssoufi. L'école Ittihad servait de façade où les résistants donnaient des cours d’arabe ou de français aux ouvriers et leurs apprenaient à compter. Et en parallèle, ils les préparaient également à la résistance contre la colonisation. C’est ce qui donnera par la suite la célèbre intifada des carrières centrales qui a eu lieu suite à la disparition du leader nationaliste tunisien Farhat Hached.
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Hay Mohammadi a produit, en plus de grands résistants, de nombreux artistes et écrivains du Maroc.
C'est à partir du Hay Mohammadi que le groupe mythique Nass el Ghiwane s'est fait connaître dans le monde entier, mais son premier public était bien les habitants du quartier. Dans les années 70, l’art et la culture sont ancrés dans le Hay, en témoigne le cinéma Saâda, aujourd’hui en ruine, rendez-vous incontournable des cinéphiles.
Si aujourd'hui, beaucoup de ses emblèmes ont disparu, l'un d'entre eux subsiste: le club historique de football de Hay Mohammadi, le TAS.