Moulay Hicham Afif: la force tranquilleL’écouter parler, c’est se souvenir de ce qu'est un «vrai» médecin. Réservé, méthodique, rassurant (sans jamais en faire trop), Moulay Hicham Afif est de ces docteurs en médecine qu’on aimerait compter comme le médecin de notre famille. Il n’est rien de moins que le directeur général de l'un des plus grands Centres hospitaliers universitaires au Maroc, si ce n’est le plus grand: le CHU Ibn Rochd de Casablanca, qui accueille, chaque année, près de 300.000 patients.
Au cours de cette crise sanitaire, c’est à lui qu’incombe, en plus de sa mission de médecin, la gestion directe de l'ensemble des services de réanimation, soit ces unités hospitalières qui reçoivent les cas les plus sévères des patients testés positifs au Covid-19, ainsi que la supervision des équipes médicales et paramédicales qui y travaillent dans l’ensemble de la capitale économique. Sa mission: sauver des vies.
«Son rôle a été on ne peut plus décisif dans la mobilisation en cours contre la pandémie, dont la région de Casablanca-Settat est l’épicentre au Maroc», témoigne un proche.
«C’est l’amiral de la gestion de la cette crise», résume un autre.
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Membre du comité scientifique et technique relevant du ministère de la Santé, Moulay Hicham Afif a été un fervent partisan de l’utilisation de la chloroquine dans le traitement des cas testés positifs au Covid-19 au Maroc et du diagnostic du Covid-19 par le scanner thoracique. Une option qui a été, depuis, actée.
«C’est une décision souveraine et la chloroquine, les protocoles l’accompagnant et les moyens de leur prise en charge, sans risques pour les patients, sont connus des médecins», avait-il affirmé, le mercredi 25 mars dernier, lors d’un des points de presse quotidiens qu’organise le ministère de la Santé pour présenter l’évolution de cette crise sanitaire au Maroc.
Pneumologue de renommée, expert en tabacologie et militant anti-tabac, professeur universitaire et également président de la Société marocaine des maladies respiratoires, Moulay Hicham Afif est le directeur du CHU Ibn Rochd depuis 2013. Auparavant, il avait été le directeur de l’hôpital du 20-Août. Agé de 50 ans, il est lauréat de la Faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca, où il exerce également la fonction de professeur universitaire.
Nabila Rmili: une femme d’actionDirectrice de la délégation régionale du ministère de la Santé à Casablanca-Settat, Nabila Rmili, dès l’apparition du premier cas de coronavirus au Maroc, a été, elle aussi, en première ligne de la lutte que mène le pays contre la propagation du virus. L’accueil des premiers patients, dans l’hôpital Moulay Youssef, la gestion des protocoles d'analyses des premiers prélèvements, l’élargissement des capacités d’accueil et de prise en charge médicale dans les établissements hospitaliers de la région, c’est elle.
Nabila Rmili est du genre à parler «cash»: «que l’on ne se fasse pas d’illusions, le nombre de cas de coronavirus est appelé à augmenter, mais nous sommes en capacité de tous les prendre en charge. Pour cela, le meilleur moyen de nous aider est que les citoyens restent chez eux», dit-elle sans détours, mais avec sérénité et bienveillance.
Née en 1974, mère de deux enfants et parfaitement trilingue, Nabila Rmili officie à la tête de la délégation régionale du ministère de la Santé de Casablanca-Settat depuis 2017.
Auparavant, elle a été la déléguée de ce même ministère à la préfecture des arrondissements de Casa-Anfa et, juste avant, à celle de Ben M’sik. De 2006 à 2010, elle a été la médecin-chef de l’Espace Santé des jeunes à Casa-Anfa.
Après l'obtention de son doctorat en médecine, en 2000 à Casablanca, la Dr Rmili s’est spécialisée en médecine du sport (à la faculté de médecine de l'université de Rennes I). Elle dispose également d’un diplôme universitaire en psychologie clinique et en médecine comportementale, obtenu à Casablanca.
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Sobre, femme d’action et dynamique, Nabila Rmili est l'exact contraire de l'archétype qui pourrait caractériser, au Maroc, «le fonctionnaire» de la Santé publique. Politiquement engagée, elle préside de l’Organisation des professionnels de la santé au Rassemblement national des indépendants (RNI -majorité gouvernementale), dont elle est aussi membre du Bureau politique et la coordinatrice préfectorale du RNI. Vice-présidente du Conseil de la ville de Casablanca, Nadia Rmili est aussi la présidente de l’Association marocaine de solidarité, et la secrétaire générale de l’association Joud pour la solidarité.
Abderrahmane Maâroufi: l’expertDirecteur de l’Institut Pasteur-Maroc de Casablanca, Abderrahmane Maâroufi se trouve, lui aussi, en première ligne de la lutte contre le coronavirus depuis l'annonce du patient zéro, à Casablanca, le 2 mars 2020. L’institut qu’il dirige se trouvait être, jusqu’à récemment, l'un des trois uniques établissements nationaux habilités à procéder au tests de dépistage du Covid-19 (avec l’Institut national d’hygiène et l’Hôpital militaire de Rabat).
Moulay Hicham Afif, Nabila Rmili et Abderrahmane Maâroufi sont les faces visibles et engagées de la lutte contre le nouveau coronavirus au Grand Casablanca. Leur travail n’aurait pu aboutir sans les médecins et les aides-soignants qui font preuve d’un dévouement admirable et qui sont en train de changer l’image que les Marocains avaient de la santé publique.
Malgré l’élargissement du dépistage à six CHU du royaume et à d’autres structures certifiées, l’Institut Pasteur-Maroc n’en demeure pas moins une référence dans le royaume.
«Pour autant, nous ne sommes pas habilités à recevoir des cas {de patients pootentiellement contaminés par le coronavirus, Ndlr}. Sachez-le, ce que nous recevons, {ce sont} des échantillons émanant des hôpitaux», déclare le Professeur Maâroufi.
Bardé de diplômes, après son doctorat en médecine, obtenu en 1992, Abderrahmane Maâroufi, après avoir reçu une bourse d’excellence du gouvernement du Canada, a décroché à Montréal un certificat en pédagogie médicale, un master en santé communautaire, ainsi qu'un un Ph-D en santé publique (l'équivalent d'un doctorat d'Etat en Amérique du Nord). Après cette formation au Canada, il s'est rendu en Belgique où il a obtenu un diplôme universitaire sur l’analyse des politiques et des systèmes de Santé.
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Abderrahmane Maâroufi est le directeur de l’Institut Pasteur-Maroc depuis septembre 2018. Ce médecin est, rappelons-le, le prédécesseur de Mohamed El Youbi, l'actuel patron de la direction de l’épidémiologie du ministère de la Santé, un département que le professeur Maâroufi a dirigé de 2013 à 2018. Auparavant, il avait été le directeur de l’Institut national d’administration sanitaire et le chef du service du Laboratoire d’épidémiologie de la faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca, relevant du CHU Ibn Rochd.
Abderrahmane Maâroufi est également professeur universitaire. Parmi les missions internationales, il est, auprès de l'OMS, membre du groupe international des experts du Règlement Sanitaire International (sécurité sanitaire internationale). Il a participé, avec cet organisme onusien, à plus d’une dizaine de missions d’expertise internationales. Le professeur Maâroufi est aussi l'un des membres du Comité scientifique et technique du CDC Afrique, le centre africain de prévention et de contrôle des maladies, organe de l’Union Africaine (UA).