Une semaine après l’entrée en vigueur du confinement obligatoire au Maroc pour l'ensemble des habitants du pays, sauf cas particuliers définis par les ministères de l'Intérieur et du Commerce, à Casablanca, les rues de l’ancienne médina, d’habitude très animées, sont désormais désertes.
Au cœur de ce quartier historique de la métropole économique, situé près du port, les habitants et les commerçants semblent respecter les consignes que les autorités locales sont chargées d'appliquer. Les boutiques de vente de vêtements en cuir, ou en denim, et les échoppes des bazaristes sont toutes fermées, seules les épiceries, les fours publics et les boulangeries restent ouverts à leurs clients.
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"Ici, dans l’ancienne médina, tout ce passe bien. Les gens restent chez eux. Mes enfants suivent les cours par Internet. Moi je viens de sortir pour régler ma facture d’électricité et faire quelques courses", témoigne un habitant de la médina de Casablanca, son panier à la main.
Les commerçants rassurent leurs clients sur la disponibilité des denrées alimentaires en quantités suffisantes, et bon nombre d’entre eux ont instauré, devant leur devanture, des mesures de précaution sanitaire. Les épiciers ont ainsi barricadé leur entrée, les boulangers rappellent à leurs clients de maintenir une distance entre eux, et le vendeur d’épices a tendu une bâche en plastique devant son étal pour le protéger.
"Je suis agent de surface, mon employeur m’a mis à l’arrêt pour 18 jours, en me rémunérant, une période qui sera sûrement renouvelée", confie un jeune habitant de ce quartier, sorti promener sa chienne.
En revanche, près du marché de Bab Marrakech, non loin de là, la situation est un peu plus délicate. Il y a beaucoup plus de monde, les petits étals sont littéralement pris d’assaut, ce qui augmente le risque de contacts entre les personnes, et donc multiplie les risques de contagion au Covid-19.
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Cependant, les autorités sont là. Déployés en nombre, un caïd, des policiers et d'autres agents d’autorité en uniforme ou non, contrôlent les autorisations de sorties, et rappellent, à l’aide d’un microphone pourvu d’une enceinte, les consignes de prévention, et exhortent également les personnes présentes à effectuer rapidement leurs courses et à regagner aussi vite leur domicile.
Dans l’ensemble, la population de l’ancienne médina respecte le couvre-feu, cependant, certains jeunes paraissent ne pas encore avoir bien saisi la consigne du confinement de la population. Et certains continuent, une semaine après l'instauration de cette mesure, à penser qu'il s’agirait d’un couvre-feu devant débuter à 18 heures.